mercredi 27 juillet 2011

Pays africains : 50 ans d’âge et déjà...80 coups d'état!

En cinquante années d’indépendance, de « souveraineté » revendiquée, les pays africains se distinguent par un nombre impressionnant de coups d’état. J'ai trouvé qu"il y a un intérêt à le rappeler à mes amis et à d'autres:
1961: Gabon: Léon M'Ba est renversé par l'armée mais remis en selle par De Gaulle
1963 : Congo-Brazzaville : David Moussaka et Félix Mouzabakani renversent Fulbert Youlou
Togo : Emmanuel Bodjollé renverse Sylvanus Olympio.
1964 : pas de coup d’état.
1965 : Algérie : Houari Boumediene renverse Ahmed ben Bella.
Zaïre : Mobutu Sese Seko renverse Joseph Kasavubu.
1966 : Haute Volta : Sangoulé Lamizana renverse Maurice Yaméogo.
           Burundi : Michel Mikonbero renverse Ntare V.
Centrafrique : Jean Bedel Bokassa renverse David Dacko
Nigéria : Johnson Aguiyi-Ironsi renverse Nnamdi Azikiwe
Ouganda: Milton Obote renverse Edward Mutesa
Ghana: Joseph Ankrah renverse Kwame Nkrumah
1967: Togo: Eyadema renverse Grunitzky
1968: Mali: Moussa Traoré renverse Modibo Keïta
1969 : Mouammar al Kadhafi renverse Idriss Ier
Soudan : Gafar el Nimery renverse Ismail al Azahri
1970 : RAS
1971 : Ouganda : Idi Amin dada renverse Milton Obote
1972: Ghana: Ignatius Kutu Achéampong renverse Abréfa Kofi Busia
           Bénin: Mathieu Krékou dépose les trois Présidents en exercice
1973: Rwanda: Juvénal Habyarimana renverse Gregoire Kayibanda
1974: Ethiopie: Aman Adom renverse Hailé Sélassié 1er
          Ethiopie: Mengitsu Hailé Mariam renverse Aman Adom
          Niger : Seyni Kountsé renverse Hamani Diori
1975: Comores: Saïd Mohamed Jafar renverse Ahmed Abdullah
          Nigeria: Yacoubou Gowon renverse Johnson Aguiyi-Ironsi
          Tchad: Noel Odingar renverse François Tombalbaye
           Madagascar: Didier Ratsiraka renverse Gabriel Ramanantsoa
1976 : Burundi : Jean Baptiste Bagaza renverse Michel Micombero
           Comores : Ali Soilih renverse Said Mohamed Jafar
1977:  Congo-Brazza: Joachim Yhiombi Opango renverse Marien Ngouabi
           Ethiopie: Mengitsu Hailé Mariam reverse Tafari Banté
1978: Comores: Said Atthoumani renverse Ali Soihli
          Mauritanie: Moustapha Ould Salek renverse Moktar Ould Daddah
          Ghana: Fred Akkufoh renverse Ignatius Acheampong
1979: Centrafrique: David Dacko renverse Jean Bedel Bokassa
          Guinee Equatoriale: Theodoro Obiang Nguema renverse Francisco Macias Nguema
          Tchad: Goukouni Oueddeye renverse Félix Malloum
Ouganda: Youssouf Lule renverse Idi Amin Dada
                Ghana: Jerry Rawlings renverse Fred Akuffoh
1980: Haute volta: Saye Zerbo renverse Sangoulé Lamizana
          Guinee Bissau : Joao Bernado Viera renverse Louis Almeida Cabral
          Liberia : Samuel Doe renverse Richard Tolbert
1981 :Centre Afrique André Kolingba renverse David Dacko
          Ghana: Jerry Rawlings renverse Hilla Limann
1982:Haute Volta: Jean Baptiste Ouedraogo renverse Saye Zerbo
Tchad :Hissène Habré renverse Goukouni Weddeye
1983:   Haute Volta :Thomas Sankara renverse J.B Ouédraogo
            Nigeria: Muhamadu Buhari renverse Shehu Shagari
1984: Guinée: Lassana Conté renverse Lansanna Behavogui
           Mauritanie : Ould Maaouiya Taya renverse Muhamed Ould Haidalla
1985: Ouganda: Basilio Okélo renverse Milton Obote
1986: Soudan: Ahmed al Mirghani renverse Swar al Dahab
1987: Burkina Faso: Blaise Compaoré renverse Thomas Sankara
          Burundi: Pierre Buyoya renverse Jean Baptiste Bagaza
          Tunisie : Ben Ali renverse Habib Bourguiba
1988 : RAS
1989 : Soudan : Omar el Béchir renverse Ahmad al Mirghani
1990 : Liberia : Prince Johnson renverse Samuel Doe
1991 : mali : Amadou Toumani Touré renverse Moussa Traoré
1992 : Algérie le haut conseil de sécurité renverse Chadli Bendjedid
           Sierra Leone : Yahya Kanu renverse Momoh Joseph Saïdou
           Sierra Leone : Valentin Strasser renverse Yahya Kanu
1993 : Rwanda: P. Kagamé renverse Juvénal Habyarimana
1994 : RAS
1995 : Comores : Ayuba Combo renverse Mohamed Djohar
1996 : Burundi : Pierre Buyoya renverse Sylvestre Ntibantunganya
Niger : Barré Maïnassara renverse Mahamane Ousmane
            Sierra Leone : Julius Bio renverse Valentin Strasser
1997 : Zaïre : Laurent Désiré Kabila renverse Mobutu Sese Seko
          Sierra Leone : l’armée renverse Tejan Kabbah
          Congo Brazzaville : Denis Sassou Nguesso renverse Pascal Lissouba
1998 : RAS
1999 : Comores : Azali Assoumani renverse Saïd Mansoudé
           Cote d’ivoire : Robert Gueï renverse Henri Konan Bédié
           Guinée Bissau : Assoumane Mané renverse Joao Bernado Viéra
Niger : Daouda Wanké renverse Barré Maïnassara
2000 à 2002 : RAS
2003 : Centrafrique : Francois Bozizé renverse Ange Félix Patassé
           Guinée Bissau : Verissimo Corréia renverse Kumba Yala
2004 : RAS
2005 : Mauritanie : Ely Ould Mohamed Vall renverse Maouiya Ould Taya
2006 et 2007: Mauritanie: Mohamed Ould Abdel Aziz renverse Sidi Ould Cheick Abdelahi
                      Guinée: Moussa Dadis Camara s’accapare du pouvoir après la mort de Lansana Konté
2008:  Madagascar: Marc Ravalomanana renverse Didier Ratsiraka
2009 : Madagascar : André Rajoelina renverse Marc Ravalomanana
2010 : Niger : Djibrila Amadou renverse Mamadou Tandja
Cela fait au total au moins 80 coups d’état en cinquante ans d’indépendance, soit plus de 1.5 coup d’état par an… et peu de pays sont épargnés.
A QUI LE TOUR?????????????????????????????????

jeudi 21 juillet 2011

INNOCENT ET NARCISSE: PRISONNIERS POLITIQUES...

Lettre à
INNOCENT ET NARCISSE: prisonniers politiques dans les geôles togolaises.
Mon cher «Arthur»,
Je viens m’enquérir de tes nouvelles que je n’ai eues que par bribes depuis le 30 mars 2011, jour de notre dernier entretien à l'intérieur de la prison de Lomé. J'ai vu les conditions sordides dans lesquelles tu vis: privé de liberté sans aucune justification.
Depuis le 2 juillet 2010, jour où les militaires togolais, sur ordre des autorités politiques, t’ont mis au secret, en compagnie de Narcisse, je sais comment tout ça est difficile à vivre pour un garçon comme toi: je te connais bien maintenant; je sais ce que tu souhaites de tout cœur à ton peuple: justice, liberté, développement. Je sais que conformément à tout ce que je vous ai dit, vous mes proches collaborateurs mais aussi à tout le peuple togolais tout le long de notre campagne, tout ceci doit déboucher sur un changement pacifique, transparent et démocratique. La violence n’a jamais été notre «tasse de thé». Nous sommes contre la violence et en tout cas ce n’est pas par nous qu’elle arrivera.
Je sais que tes geôliers te maltraitent pour te faire dire un mensonge grossier: «...tentative d'atteinte à la sûreté de l'état»! Rien moins que ça! Toi tu le sais, la voie du coup d’état n’a jamais été notre projet…d’ailleurs avec quoi le ferions-nous, nous qui n’avons aucun moyen mécanique et qui n’en voulons pas? Nous qui n'avons pas d'armée et qui n'en voulons pas? Nous qui n'avons pas de milice et qui n'en voulons pas? On ne change pas la société par la force mécanique, avec les armes! Parce que celui qui l’utilise et croit être le plus fort aujourd’hui sera lui-même vaincu par une force mécanique supérieure à la sienne, demain. Ce qui est navrant dans l’utilisation de la force pour croire résoudre les problèmes, c’est qu’il y a toujours plus fort que soi!
Nous ce qu’on souhaite, c’est convaincre par la justesse de notre projet, pas vaincre! Nous, on veut se battre idées contre idées: ce qui compte en politique, c’est l’intelligence, le raisonnement et l’imagination, pas la force physique brutale. Pour nous, il n’est pas question de vaincre, parce que nous ne sommes en guerre contre personne. Il s’agit de convaincre, de motiver, de rassembler pour construire une société de paix et de fraternité, à la place de la société actuelle qui est faite de peur et de violence. Le peuple togolais va convaincre de sa volonté de se réconcilier avec lui-même. Le peuple togolais va convaincre de sa capacité de pardonner. Le peuple togolais va convaincre de son obligation de retrouver son honneur, son identité et sa dignité, ignorés, bafoués. Le peuple togolais va convaincre de son choix de reconstruire son pays, le Togo. Non, les démons de la division et de la discorde ne terrasseront pas l’ambition des Togolais! Non, la violence du pouvoir RPT/AGO n’arrêtera pas la marche de ce peuple vers sa liberté: dans la paix et la concorde.
Sois courageux et encourage Narcisse: depuis la France, je fais ce qu’il faut pour vous. Aujourd’hui, la France, l’Europe et les USA connaissent vos noms et savent ce que vous vivez. La dictature togolaise sait qu’elle ne peut rien vous faire. Moi-même je serai bientôt de retour, car nous avons encore beaucoup de travail à faire ensemble pour notre pays.
Soyez courageux et sereins!
Avec toute ma très fraternelle amitié à tous les deux.
Anne Marie, mon épouse, votre «maman», vous embrasse très fort: elle pense à vous, tous les jours.
Vous avez aussi le bonjour, le soutien et les encouragements de nos frères et sœurs d’Europe et des USA ainsi que ceux de tous nos amis démocrates européens.
Fait à Paris le 22 juillet 2011
Kofi Yamgnane

mardi 5 juillet 2011

LES LIMITES DU PIRE...

Avec cette impudence criminelle propre aux dictateurs, Faure Gnassingbé vient encore de repousser les limites du pire.
Après avoir truqué les élections de 2005, celles de 2010 et, par deux fois, copieusement massacré les Togolais qui avaient eu l’audace d’émettre une plainte, l’autocrate de Lomé, dramatiquement inventif, vient  de faire promulguer une loi visant à supprimer toutes formes de protestations publiques.
Ce nouveau texte, particulièrement pervers, rend pénalement responsables les organisateurs de manifestations si d’aventure elles venaient à dégénérer.
Voilà qui est diablement pratique pour faire taire une opposition qui ne désarme pas depuis l’annonce des résultats falsifiés de l’élection présidentielle de mars 2010.
Le pouvoir, sans doute lassé de voir les Togolais exprimer une juste colère et effrayé par cette vague libertaire qui touche le nord du continent, s’imagine béatement que cette mesure abjecte pourra servir de grigri contre la démocratie.
Faure Gnassingbé devrait pourtant comprendre que cette tactique ne le mènera à rien sinon à sa perte.
Il a fait tirer dans la foule des étudiants encore aujourd’hui, il a incarcéré des opposants au régime, il a « démissionné » d’office des députés, en a incarcéré quelques autres, il jeté en prison des journalistes et fermé des journaux et des radios… et pourtant les Togolais continuent leur combat pour la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux.
Le torchon produit par sa chambre d’enregistrement ne le sauvera pas, pas plus que ses amitiés politiques en Europe dont nous connaissons toute la fragilité.
« Sursaut Togo », mouvement créé pour soutenir la candidature de Kofi Yamgnane à l’élection présidentielle passée, va prochainement devenir un parti politique à part entière, futur acteur de cette liberté à laquelle nous aspirons tous.
Le combat pour la démocratie est âpre comme en témoigne le sort de Narcisse et Innocent, odieusement torturés et incarcérés depuis près d’un an.
Ces deux jeunes hommes, toujours enfermés dans des conditions abominables, ne sont coupables de rien sinon d’avoir voulu vivre libres dans leur pays, ce qui suffit à en faire des criminels aux yeux de la dictature.
Pour eux comme pour nous, il faut poursuivre cette lutte jusqu’à une victoire dont nous serons les artisans.
Quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages disait Fénelon, nous sommes, aujourd’hui, face à notre destin.

                                                        Kofi YAMGNANE

samedi 2 juillet 2011

Après la Tunisie, après l’Egypte, après la Libye, à qui le tour ?

Le tour est complètement ouvert et n’importe quel pays du Maghreb ou d’Afrique noire peut prendre son tour. Le Sénégal bouge ; la jeunesse togolaise est dans la rue ; au Congo, c’est l’effervescence…A nous de donner le signal en indiquant à la jeunesse la cohérence de la lutte et en accélérant la convergence des revendications dans chaque pays: l’exigence démocratique doit se nourrir des mouvements sociaux tels que les  violences dues au chômage des jeunes, à l’absence de formation et d’éducation, à l’absence de soins élémentaires et de la protection sociale, à l’immense cherté de la vie ; ainsi que des graves injustices et des faits de la mal gouvernance : la corruption généralisée, le népotisme,  la gabegie, en dénonçant l’humiliation, l’arrogance et le mépris dont sont victimes nos frères et sœurs sur place…
C’est ainsi qu’on peut faire converger les intérêts de l’ensemble du peuple et ceux des armées afin de mobiliser le premier sous le regard bienveillant des deuxièmes.
RELAYONS CE MESSAGE D’ESPOIR !
                                                                                                      Kofi Yamgnane