mercredi 27 mars 2013

VIVRE ENSEMBLE, C'EST SAVOIR PARDONNER, MAIS... PARDONNER N'EST PAS OUBLIER.


Kofi Yamgnane: C'est insupportable, ce qui arrive à mon petit frère Bodjona

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Mais je dois à la vérité de vous dire que j'ai eu l'occasion d'attirer son attention sur l'absence de droit au Togo. C'était en 2009; j'étais à Atakpamé où il avait donné l'ordre à tous les hôtels et restaurants de refuser de m'accueillir, moi et mon équipe; c'est l'évêché qui nous avait finalement accuelli
Lorsqu'au téléphone je lui ai demandé de m'expliquer son comportement, il m'a répondu: "Tu manques de respect au Chef d l'État. Je pourrais te faire arrêter. Surtout ne crois pas que c'est par faiblesse que je te laisse en liberté..."
L'autorité ainsi exercée est une autorité illégale et illégitime: n'est-ce pas de cela qu'il souffre aujourd'hui?
Morale: l'arbitraire ne peut pas diriger un pays. Aucun autre système ne vaut l'État de droit. J'espère donc qu'à sa sortie que je demande solennellement au pouvoir qu'il a servi, nous pourrons travailler ensemble sereinement à l'avènement de l'État de droit au Togo.
En fraternité,
Kofi Yamgnane

vendredi 22 mars 2013

TOGOLAIS VIENS, BÂTISSONS LA CITÉ!




Le recensement électoral en vue du scrutin des législatives, dont la date n'est toujours pas connue à ce jour, a démarré dans le plus grand désordre le 14 mars 2013 dans la partie nord du pays. En effet, ce recensement a été lancé alors que le gouvernement n'avait rien préparé en amont: kits inopérants, grogne des personnels non formés et inégalement indemnisés, soumis de façon inadmissible à l'autoritarisme des préfets et aux interventions anarchiques des militaires et des chefs de canton...
Les échos qui remontent «du terrain» et dont nous avons connaissance sont de nature à illustrer clairement la rupture béante de confiance entre le peuple togolais et l'ensemble du personnel politique:
«À quoi sert-il de perdre son temps à aller se faire recenser puisque nous savons que de toutes façons, le RPT va se déclarer vainqueur, quoi qu'il arrive?», voilà ce que soulignent les personnes concernées.
Les populations refusent donc de se déplacer, mais le consortium RPT/UFC/UNIR a des ressources: les directeurs d'écoles, de collèges ainsi que les proviseurs des lycées sont priés de conduire leurs élèves dans les centres de recensement afin de les inscrire sur les listes électorales, qu'ils soient majeurs, mineurs, togolais ou étrangers... Par ailleurs et de façon systématique, dans les zones frontalières, les étrangers sont massivement inscrits sur les listes électorales.
Voilà les raisons qui me poussent à renouveler mon appel en direction des militants, des sympathisants et des amis de SURSAUT-TOGO ainsi que tous les citoyens à aller s'inscrire en masse et d'exercer sur place leurs droits et devoirs de citoyens togolais en dénonçant les mineurs et les étrangers présents et de les empêcher de s'inscrire: personne ne viendra de nulle part pour nous apporter sur un plateau la liberté et la démocratie pour lesquelles nous nous battons depuis 50 ans! C'est à nous et à nous seuls de conquérir l'une et l'autre, par notre volonté, par notre sens du devoir et par notre civisme.


COURAGE CITOYENS TOGOLAIS!
LA LIBERTÉ NOUS APPELLE!


mardi 19 mars 2013

Togo: une caricature de République bananière


La dernière «Assemblée nationale» togolaise a été élue le 14 octobre 2007. Élue pour un mandat de 5 ans, son renouvellement devait légalement avoir lieu avant le 13 octobre 2012. Seulement voilà: nous sommes en mars 2013 et on ne sait toujours pas quand aura lieu le scrutin de renouvellement des députés!
C'est pourtant depuis 2007 qu'on sait que pour le prochain scrutin, il faut mettre en œuvre les quelques mesures simples indispensables à son organisation: désignation des membres de la CENI, mise au point des matériels d'enregistrement, recensement de la population, recrutement des différents acteurs...etc...etc. Au lieu de quoi, rien, rien depuis 5 ans!
Si le consortium RPT/UFC/UNIR avait voulu donner au monde entier l'illustration de l'inutilité des députés togolais, il ne s'y serait pas pris autrement. Comme dit mon double compatriote Koffi Souza, alias Charles Debbasch, «le Togo est une démocratie apaisée»...Quelle dérision!
En réalité, le Togo est une désespérante «république» bananière. Tous les actes qu'elle pose ne le sont que pour donner le change à ceux qui la maintiennent en perfusion financière: comme à son habitude, à la veille de chaque scrutin, le pouvoir se rend compte qu'il n'a rien prévu, rien entrepris, rien réalisé. Alors pour s'en sortir, il lance ses appeaux. Le dernier en date est la triste série d'incendies des plus grands marchés du pays. Durant sa fuite en avant, le régime sème des dérivatifs divers et variés dont le seul objectif est de détourner l'attention de l'opposition qui ne demande d'ailleurs qu'à mordre à l'hameçon.
Et pendant que le peuple passe son énergie à réclamer la libération de paisibles citoyens arbitrairement arrêtés et embastillés, le régime pousse les feux de l'organisation de la fraude.
Lorsque revenu à lui, le peuple s'en apercevra, il sera, une fois de plus, trop tard et le régime se proclamera vainqueur!
La boucle sera bouclée et on repartira pour 5 ans!
Ce scénario dure depuis 50 ans: n'est-il pas temps d'y mettre un coup d'arrêt? 

dimanche 17 mars 2013

sursauttogo: CRISES TOGOLAISES: LA CRÉDIBILITÉ DES «FACILITATEU...

sursauttogo: CRISES TOGOLAISES: LA CRÉDIBILITÉ DES «FACILITATEU...: En 1990, François Mitterrand prononçait à La Baule un discours important, qui stigmatisait l’impasse politique des régime...

CRISES TOGOLAISES: LA CRÉDIBILITÉ DES «FACILITATEURS»





En 1990, François Mitterrand prononçait à La Baule un discours important, qui stigmatisait l’impasse politique des régimes de parti unique et appelait les Chefs d’État d’Afrique, notamment francophones, à ouvrir le jeu démocratique. Si les principes énoncés dans le discours de la Baule étaient justes, leur application ne fut pas à la hauteur de l’espérance levée chez les peuples africains.
Les années 1990 ont bien permis au multipartisme de se généraliser mais, en dehors de quelques exceptions, cette démocratisation se fit en trompe l’œil. L’existence de processus électoraux formels n’a pas empêché certaines dynasties familiales de perdurer. Nombre de ces scrutins ont été marqués par des fraudes toujours massives et des violences inadmissibles. Le Togo du père et du fils, en est la caricature...
C'est théoriquement pour conjurer cette caricature que les dialogues, les rencontres et autres tentatives d'accord ont été engagés: entre le pouvoir et son opposition, le Togo entame aujourd'hui son 20e dialogue en 20 ans! Le record africain absolu! Il s'en est tenu à Lomé, à Strasbourg, à Paris, à Ouagadougou...etc. Nous avons vu passer des facilitateurs de tous ordres et de tous niveaux, rien n'y a fait.
Aujourd'hui, on nous en ressert deux nouveaux: le «G5» et un haut dignitaire de l'Église catholique. Réussiront-ils là où les nombreux autres ont échoué? On est en droit de s'interroger.
Concernant les délégations étrangères accréditées au Togo et regroupées pour la cause, sous le pompeux nom autoproclamé de «G5» pour sans doute parodier le G8 ou le G20, nous les avons vues précédemment à l'oeuvre, notamment lors des présidentielles de 2010. Quelle plus-value ont-elles apportée réellement?
Malgré les très fortes réserves de la mission d'observation de l'Union européenne (MOE) présidée par un élu du parlement européen, malgré les nombreuses mises en cause des acteurs politiques nationaux, elles ont purement et simplement fermé les yeux.Tous les membres du G5 connaissaient pourtant les termes exacts du rapport des techniciens de la MOE pour les élections présidentielles de 2010. Ils ont eu « in vivo » les commentaires écrits et non écrits du Président de la MOE, le député PPE espagnol Juan de Marfil. Mais contre toute attente, ils ont décidé de fermer les yeux sur toutes les irrégularités du processus électoral dont ils étaient tous témoins pourtant: les chiffres sur-gonflés du recensement électoral; le refus par le RPT des bulletins de vote infalsifiables et identifiables à souches, procurés à ses frais par l'UE; l'existence de bulletins de vote sauvages confectionnés par des imprimeries non moins sauvages installées par le pouvoir à Atakpamé et à Kara; les inscriptions massives de mineurs et d'étrangers sur les listes électorales; le jour du scrutin, le tripatouillage nocturne des résultats sortis des urnes, exécuté par le « congrès extraordinaire» des présidents de CELI tenu nuitamment d'urgence dans une caserne militaire de Kara; la «panne» du VSAT...etc, nos diplomates du G5 ont tout couvert et tout légitimé au nom de leurs gouvernements respectifs! Cette farce a coûté la bagatelle de 16 millions d'euros au contribuable européen et 1 million de dollars à l'américain!
Pire encore: prenant ouvertement fait et cause pour le pouvoir RPT et se comportant même par moments comme son porte-parole, lors d'une séance de «travail» à la chancellerie de l'UE, ils nous posent, à nous responsables de l'opposition, la question «qui tue»: «Qui vous a-t-il autorisés à annoncer avant le gouvernement que vous avez gagné les élections?» Sur leur lancée (et pourquoi s'arrêteraient-ils en si bon chemin?), ils nous prodiguent généreusement un conseil, un seul: «Vous feriez mieux de vous préparer pour les échéances futures: les élections locales de 2011 et législatives de 2012 »
Nous savions déjà que tous ces diplomates avaient pris comme habitude d'envoyer à leurs gouvernements leurs télégrammes journaliers rédigés à « l'eau tiède » concernant la situation sociopolitique du Togo, pourtant plutôt inquiétante. Mais personne n'avait jamais osé imaginer qu'ils étaient capables d'aller aussi loin dans l'ingérence et dans le mépris...
Si tous ces «spécialistes de l'Afrique», c'est ainsi qu'ils s'auto-désignent, sont envoyés au Togo sans la volonté de nous aider à faire changer concrètement les choses, alors qu'ils restent dans leurs bureaux climatisés et qu'ils laissent les Togolais régler leurs problèmes entre eux. Après tout, personne ne demande à un groupe d'ambassadeurs africains à Paris de venir régler les différends PS/UMP, pas plus qu'à ceux qui sont accrédités à Bruxelles de venir au chevet des querelles ethniques entre Wallons et Flamands! Il doit désormais en être de même chez nous.
Pour ce qui est de la hiérarchie de l'Église catholique, parlons-en! La pratique de la théologie de l'Église catholique du Togo est aux antipodes de la «théologie de la libération» chère à ses consoeurs d'Amérique latine! En effet, après avoir donné de gré ou de force sa bénédiction à toutes les malversations du RPT sous Eyadema, je l'ai vue fermer les yeux sur l'attaque en règle menée par les militaires contre le Sésal à Tokoin, propriété de l'Épiscopat. Je l'ai vue accepter de mystifier les Togolais en présidant cette fameuse CVJR dont il n'est rien sorti. Je l'ai vue finir par digérer le saccage par les gendarmes, de sa paroisse d'Amoutivé...et j'en passe.
Voilà les raisons qui ont contribué à couper les prêtres de base et leurs paroissiens de la hiérarchie de l'Église. Eux qui vivent avec leurs fidèles la même galère quotidienne, eux qui observent toutes les injustices faites aux Togolais, eux qui entendent gémir tous les dimanches leurs «brebis», ils ne comprennent pas la passivité et la résignation de leur hiérarchie.
Durant la campagne présidentielle qui m'a emmené dans les 346 cantons du Togo, je les ai rencontrés, je les ai entendus, je les ai écoutés... ces curés des villes et des champs; ces missionnaires de l'impossible; ces improbables apôtres du Christ, démunis, apeurés, affamés, tétanisés mais toujours dignes; ces silencieux de cette Église devenue une «grande muette»... Même s'ils n'expriment pas ouvertement leur colère et leur hargne, on sent ces dernières, rentrées mais tranchantes:
«Monsieur Kofi Yamgnane, vous qui pouvez les rencontrer, nos évêques, pouvez-vous leur dire que le peuple des fidèles ne les comprend pas... et que nous qui vivons au milieu de nos paroissiens déboussolés, nous ne savons plus quoi leur dire?»
Voilà les deux nouveaux facilitateurs du dialogue inter-togolais: le succès est garanti!



lundi 11 mars 2013

RETOUR PROGRAMMÉ AU PARTI UNIQUE...




Dans le mémoire que j'ai rédigé (en cours de publication) sur mon expérience togolaise de 2010, à la page 58, j'écrivais ceci, en mai 2010:
«Sur injonction du gouvernement, la Cour Constitutionnelle a invalidé ma candidature à l'élection présidentielle. Cette décision qui est un véritable acte de déni de droits de l'homme, mais qui profite au RPT et à ses alliés, révèle aussi un visage pour moi inattendu des partis d'opposition: une attitude difficilement compréhensible, de la part d'une opposition!»
J'avoue avoir été surpris: en dehors de quelques communiqués rédigés «à l’eau tiède», aucun responsable ne s’est vraiment «mouillé» contre cette décision à peine croyable de la Cour.
Et j'ajoutais: « À l'exception de ALLIANCE et du PSR par lesquels je n'ai jamais été vu comme un concurrent ou un adversaire, je dois à la vérité de distinguer l’attitude de Me Apévon, président du CAR, qui a été d’une solidarité exemplaire! Aucun des autres opposants n'a vu que je constituais pour le RPT le premier membre de «l'hydre» à tuer dans le but d'installer le fils sur le modèle du père. Ils devront donc se préparer à passer tous «à la toise» de la «justice» Rptiste». J'invite tous les observateurs à constater que les premiers signes n'ont pas tardé à apparaître: tentative d'interdiction de OBUTS; éclatement réussi de l'UFC, avec l'aide volontaire de Olympio; retrait de mandat à 9 députés ANC dont Fabre lui-même; arrestations et emprisonnements arbitraires des responsables politiques en vue, et pourquoi pas la dissolution de leurs partis pour le retour programmé au parti unique...car le feuilleton est loin d'être terminé!
Ce qui se passe aujourd'hui au Togo révèle malheureusement la pertinence de mes analyses d'alors. En effet, le consortium RPT/UFC/UNIR a programmé la mort de tous les partis susceptibles de le contester dans les urnes. Ainsi il est en passe de trouver des raisons de dissoudre le CST et tous les partis membres: ANC, OBUTS, ADDI, PSR...etc. Il trouvera des raisons de dissoudre l'ARC-EN-CIEL et tous les partis membres: CAR, CDPA, NET...etc. Et enfin, il empêchera la création de tout parti politique pouvant naître de SURSAUT TOGO.
Son objectif final est d'accepter quelques formations-croupions sans réelle prise sur la société togolaise, de leur attribuer quelques postes à l'Assemblée nationale afin de donner au monde le change sur l'image d'un parlement pluraliste factice. En réalité, il se sera donné les moyens de revenir au système de parti unique, parti-état dont il n'a jamais réussi à s'affranchir.
Voilà ce qui explique en réalité l'agitation qui s'est «subitement» emparée du gouvernement: incendies criminels téléguidés des marchés entraînant arrestations et emprisonnements arbitraires de militants de l'opposition; fausse volonté d'ouvrir le dialogue, au nez et à la barbe du célèbre «G5» (Allemagne, France, PNUD, UE, USA) représentant la communauté internationale au Togo ainsi que des dignitaires de l'Église catholique; mise en place de toutes les stratégies nécessaires pour organiser des élections frauduleuses...
C'est maintenant, tout de suite, qu'il faut arrêter cette course diaboliquement machiavélique. Pour cela, un seul mot d'ordre: l'unité de l'opposition!
Elle est nécessaire, voire indispensable! Est-elle possible sans un SURSAUT d'honneur?
Et revoilà l'éternel défi lancé à l'opposition togolaise. Depuis plus de 20 ans, elle n'est pas parvenue à le relever...le pouvons-nous aujourd'hui?