lundi 21 novembre 2016

TOGO: 13 NOVEMBRE 2016, DIMANCHE NOIR EN PAYS BASSAR



Braquage à Guérin-Kouka : 4 personnes grièvement blessées, dont un enfant.

En septembre 2014, l'Administration togolaise de la Justice m'oblige à faire 4 allers-retours Lomé-Bassar en 3 jours successifs pour la mise en conformité de mon acte de naissance.
Le 3e jour, sortant de la Cour d'Appel de Lomé vers 16:00 heures, je décide de prendre la route pour Bassar. Très inquiets, mes amis me le déconseillent vivement : « ...ne sais-tu pas que le phénomène d’insécurité est très prégnant sur tout le territoire togolais ? Au large de Notsé, il y a des coupeurs de routes et tu n'arriveras jamais à Bassar...N'y va pas. C'est vivant que le Togo a besoin de toi, pas mort... »
Je décide de partir, mais je prendrai vite conscience de mon imprudence à mes dépens : il n'y a pas que Notsé qui est concerné ! Depuis des années, il ne se passe pas une semaine sans que ma région natale n’enregistre ces actes de grand banditisme indignes d'un pays gouverné ! Ainsi ce mois de septembre 2014 a marqué durablement ma vie. En effet reparti pour Lomé en milieu d'après-midi, je n'étais même pas encore arrivé à Malfakassa quand j'apprends par téléphone qu'un braquage venait d'avoir lieu juste à la sortie de Bassar vers Sokodé, perpétré par un lieutenant des FAT, coutumier de trafics de carburants frelatés ! C'est lui-même qui aurait abattu d'une rafale de mitraillette le Commandant de la Brigade de gendarmerie placé sous ses ordres et appelé sur les lieux par des témoins. Je crois rêver !
C'est exact, les scènes se déroulent souvent sur les axes Dimori-Bitchabé, Bitchabé-Bangéli, Bangéli-Kabou, Kabou-Danpken, Tankpa-Bassar, Bassar-Sokodé. Des individus lourdement armés et sans état d’âme tirent sur les véhicules de transport et leurs passagers. Cette fois-ci, le drame a eu lieu au droit du village de Nawaré, entre Kouka et Kabou : 4 blessés graves par balles, dont une fillette de 6 ans. Les assassins étaient lourdement armés avec des fusils d'assaut, des armes de guerre. D'où les tiennent-ils ?
Fort d'un effectif de près de 15 000 hommes aujourd’hui, auxquels il faut ajouter les gendarmes, les policiers, les douaniers...etc, avec une montée régulière des dépenses militaires, avec un ratio de 1 militaire pour 250 habitants environ, le Togo est le pays le plus militarisé du monde ! À quoi sert une telle pléthore d'hommes en tenue ? Comment expliquer qu'une telle armada ne soit pas capable d'assurer la sécurité de 6 millions de Togolais répartis sur un territoire à peine grand comme une Région de France ?
Tous les Togolais se posent ces questions mais moi je les pose à Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République, Chef de l'État togolais et Chef suprême des Armées : ne pensez-vous pas déraisonnable et ridicule de réunir à Lomé un Sommet de l'UA pour prétendument sécuriser les océans alors que votre pays et ses habitants tombent tous les jours sous les balles de malfrats ?
Vos préfets de Bassar et de Dankpen sont des colonels des FAT. On eût pu espérer que ces 2 hauts dignitaires de l'armée nationale assurassent, mieux que quiconque, la sécurité des citoyens placés sous leur autorité. Mais non, ce n'est pas le cas et c'est même le contraire : nos 2 acolytes ne cessent de bomber le torse et montrer leurs biceps uniquement pour terroriser mes frères paysans.
En particulier, celui de Dankpen est allé jusqu'à les obliger à laisser détruire leurs récoltes par les troupeaux transhumants des peuls et se créer un cheptel de plusieurs troupeaux grâce aux bêtes de ces derniers, gracieusement laissées pour « services rendus » ! De plus, ce colonel-préfet s'est rendu « célèbre » pour de multiples atteintes aux droits de l'Homme :
  • en avril 2006, il a été dénoncé par Amnesty International pour des violences inhumaines sur le compatriote Komi Tabini et et ses 5 malheureux compagnons,
  • le colonel-préfet Dadja Manganawè est un spécialiste réputé en matière électorale : gonflement du fichier électoral, achat de conscience des électeurs, intimidation des militants de l’opposition, arrestation et détention arbitraires, bourrage des urnes, expulsion des délégués de l’opposition des bureaux de vote, falsification des procès-verbaux et j’en passe.
  • le colonel-préfet Dadja Manganawè s'est rendu coupable de faux, faux en écriture, usage de faux, faux témoignage... en accusant le député Targone de mille maux : « ...trouble à l’ordre public, violences volontaires, complicité de violences volontaires, homicide volontaire, complicité d’homicide volontaire, destructions volontaires par incendie, complicité de destructions volontaires par incendie, vol qualifié et complicité de vol qualifié... »
  • le colonel-préfet Dadja Manganawè s'est autoproclamé « procureur » pour juger et condamner ses sujets comme bon lui semble et ce n'est pas les juges Adjéwoda, Toké, Troitre et autres qui me démentiront...ils ont payé pour le savoir, chacun à sa manière !
  • le colonel-préfet Dadja Manganawè, usant de sa brutale autorité, a aussi tenté d'entrainer dans sa folie terroriste, différents Commandants de Brigade de la gendarmerie pour terroriser des villages entiers : Nabouré, Kidjaboune, Katchamba, Nawaré, Kourkpong et surtout Nandouta… réputés acquis à l’opposition.
  • en un mot comme en mille, nommé là en 2001, le capitaine Dadja Manganawè se révèle très vite en tortionnaire : usage disproportionné de la force, mépris absolu des hommes et de leurs coutumes et mépris absolu des lois de la République.
  • à Kouka, il est à la fois militaire, administrateur, juge et flic : un monarque 

    absolu! Il est sur tous les fronts : il exploite du bois, gère la caisse de la 


    préfecture, pêche illégalement dans les zones interdites par les coutumes 



    locales, extorque les biens des populations pour qui il est rapidement perçu 


    comme un véritable symbole de la peur et du ressentiment.
  • très corrompu et très obscur, il traite avec les personnes les plus controversées et les bandits notoires de la préfecture
Comment pouvez-vous, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République, laisser chez nous depuis autant d'années des préfets aussi inefficaces que nuisibles ? Jusqu'à quand comptez-vous les maintenir en poste ? Jusqu'à la révolte violente de populations qui n'en peuvent plus ?
Monsieur Essozimna Faure Gnassingbé, président de la République, mettez un terme à la grande souffrance de mes parents...ils vous en sauront gré.


Kofi Yamgnane
Président de Sursaut





mardi 1 novembre 2016

MAIS QU'EST DONC ALLÉ CHERCHER VALLS EN AFRIQUE?


Voici une réponse d'un journal du continent...
Liberté(Quotidien togolais)
N°2309 du Lundi 31 Octobre 2016



Visite (de travail) du PM français au Togo


Éditorial
Au-delà des arguments officiels avancés, des suspicions légitimes
Le Premier ministre(PM)français était à Lomé en fin de semaine passée. Manuel Valls était officiellement en visite de travail, et bien d’activités ont meublé son séjour.
Cette venue au Togo est placée dans le cadre d’une mini-tournée dans la sous région devant le conduire à Accra au Ghana et à Abidjan en Cote d’Ivoire. Mais appréhendée à l’aune du contexte politique en France, notamment celui de l’élection présidentielle, la visite au Togo du chef du gouvernement français soulève bien de suspicions légitimes.

Coopération bilatérale, inaugurations tous azimuts...
Comme annoncé depuis des jours, Manuel Valls est arrivé vendredi passé dans l’après-midi à Lomé. Accueilli par son homologue togolais Komi Sélom Klassou, il a mis le cap tout de suite sur le Palais de la Présidence où il a eu un entretien avec Faure Gnassingbé. Coopération bilatérale, situation dans la région ouest africaine...telles sont les questions qui auraient été au menu des entretiens entre le Premier ministre français et les autorités togolaises. Il aurait été aussi question de contrats, et Manuel Valls était accompagné d’une délégation composée de ministres, de parlementaires et d’opérateurs économiques français.

Le séjour du chef du gouvernement français n’était pas constitué que d’entretiens et ne s’est pas déroulé que dans les bureaux de la Présidence ou de la Primature. Manuel Valls est sorti sur le terrain, et a procédé à l’inauguration de nouveaux bâtiments à l’Institut français et au Lycée français de Lomé; il a visité le centre d’aide sociale Saint-André à Adéticopé, le port de Lomé et posé la première pierre du Centre d’enfouissement technique de déchets solides de la capitale à Aképé, un projet conjointement financé par la Banque ouest africaine de développement (BOAD), l’Union européenne (UE), l’Agence française de développement (AFD) et la Délégation spéciale de la ville de Lomé. Officiellement, ce sont les activités qui ont meublé le séjour au Togo de Manuel Valls.
On ignore la portée que Faure Gnassingbé a voulu donner à cette visite, mais on note que même Emmanuel Shéyi Adebayor(footballeur internationalement connu!) était embarqué dans la sortie du PM français sur le terrain.

Des clins d’œil au pouvoir de Lomé
«Nouvelle ère?», c’est en tous cas sous ce prisme que le Premier ministre français conçoit la coopération entre son pays et le Togo.
À l’entendre, la France veut renforcer ses liens traditionnels avec notre pays.
« Je dirais plutôt que c’est un retour à la normale! Et une volonté: la France veut donner une nouvelle dimension à sa relation avec le Togo», a-t-il déclaré quelque temps avant son arrivée dans nos murs.
Des mots qui font chaud au cœur des gouvernants en place? Il en a eu! Et beaucoup! C’est un Premier ministre plutôt admiratif du régime de Lomé que l’on a entendu dans ses interventions.
« Votre pays change, il avance, il progresse. Nous voulons l’accompagner. Il faut plus de présence française, plus d’échanges, plus de coopération. La France et le Togo doivent réfléchir ensemble, très concrètement, domaine par domaine. C’est la raison de ma venue à Lomé », « Le Togo change, il change dans le bon sens. La France croit au Togo et la France veut une relation plus forte avec le Togo», a-t-il déclaré, rendant hommage au pouvoir en place pour, à ses yeux, les progrès accomplis par le Togo en matière de démocratie et de bonne gouvernance, son action diplomatique et sa détermination à lutter contre le terrorisme, entre autres propos laudatifs à l’endroit de son hôte. Faure Gnassingbé n’en demandait pas tant!... et il le lui a bien rendu, avec tout le folklore qui a entouré le séjour de son hôte, un (simple) Premier ministre reçu comme « Un Prince à New York »...
il ne manquait que l’animation politique formelle pour que l’ambiance soit complète...
Au-delà du pouvoir en place, c’est à tout le continent que le Premier ministre français a fait un clin d’œil. « (...) L’Afrique est le continent de l’avenir – c’est ma conviction profonde, et c’est d’ailleurs mon quatrième déplacement sur ce continent en tant que Premier ministre. La croissance de demain se joue en Afrique de l’Ouest. Et l’économie togolaise est pleine d’opportunités ! La France croit dans le Togo. C’est ce message que je veux porter auprès notamment des entreprises françaises », a-t-il dardé.

Une présence entourée de suspicions
Les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique sont devenues plus secrètes, sournoises et maffieuses après les indépendances ; ce qu’on désigne par le vocable Françafrique. Et la visite d’un dirigeant français de haut niveau dans une de ses anciennes colonies est toujours entourée de suspicions plus ou moins légitimes, les populations y voyant des raisons cachées au-delà des officielles souvent avancées. Certains la comparent à une visite ou à un coup de fil d’une ancienne copine de jeunesse à son ex-ami et qui se conçoit comme une requête indirecte adressée à ce dernier...Faut-il le rappeler, la visite d’un Premier ministre au Togo remonte à des décennies, avec Michel Rocard qui était dans nos murs, et cette présence de Manuels Valls n’échappe pas à des interrogations.
Pour un dirigeant français qui, en janvier seulement, abordait la question de l’élection d’Ali Bongo à la présidence du Gabon et le disait pas élu « comme on l’entendait », c’est-à-dire pas démocratiquement, se fondre en éloges à l’endroit de Faure Gnassingbé parvenu au pouvoir dans les mêmes conditions ou même
plus pour fermer les yeux sur les élections locales et les réformes
constitutionnelles et institutionnelles de l’Accord politique global (APG) et même préparer son 4e, puis son 5e , puis...nième mandat au pouvoir.
Les observateurs avisés des « coups de main» de certains régimes africains aux présidents français pour leur réélection, et notamment des transferts de fonds, loin des yeux et des regards indiscrets, parfois dans des mallettes et/ou djembés bourré(e)s de fric comme contribution à l’effort de guerre (sic), font vite le lien avec le contexte politique en France marqué par les grandes manœuvres pour l’élection présidentielle de 2017 en France pour laquelle le président actuel François Hollande et le parti au pouvoir sont dans de beaux draps.
Pour nombre d’entre eux, la tournée ouest-africaine de Manuel Valls a des senteurs d’une « campagne de collecte de fonds ».
À certains qui pensent qu’il était là juste en émissaire pour apporter le butin (sic) à qui de droit –suivez les regards-, s’adjoignent d’autres qui glosent déjà : « Valls fait des pieds et des mains pour démontrer que Hollande est hors jeu pour les élections et il œuvre pour que les éventuels candidats de Gauche se rangent derrière lui ».
En tout cas, cet intérêt du Premier ministre français au Togo ne devrait qu’arranger Faure Gnassingbé.
Comme s’il pressentait une suspicion de sa visite, Manuel Valls a déjà anticipé et balayé d’un revers de la main les critiques de relations françafricaines :
« Il n’y a entre la France et l’Afrique francophone aucun « pré carré », mais des liens privilégiés – c’est une histoire, une langue que nous avons en partage. Ces liens sont une chance, et nous voulons les entretenir, même s’ils ne sont bien sûr pas exclusifs. Nous développons donc nos contacts avec tous les pays d’Afrique ; et je me rendrai, après Lomé, à Accra. Notre relation avec l’Afrique, c’est cet héritage ... »
.
Au demeurant, c’est bien curieux que le Premier ministre français se donne la peine de faire le déplacement de Lomé pour des inaugurations d’infrastructures socio-éducatives n’ayant rien de stratégique et que l’ambassadeur de la France au Togo aurait pu gérer.
Autre curiosité assez parlante, pour une visite dite de travail, le Premier ministre français s’est gardé de toute déclaration au sortir de son audience avec Faure Gnassingbé...
Signé: Tino Kossi


Article en page intérieure
    M.Valls, voici les changements...
    dont rêvent les Togolais!
«Il ne peut y avoir de développement sans démocratie» (François Hollande)

Lors de son déplacement au Cameroun en juillet 2015, François Hollande laissait entendre qu’«il ne peut y avoir de développement sans démocratie». La démocratie est un facteur qui est déterminant pour le développement des jeunes nations d’Afrique. Le président français rejoint ainsi les grands défenseurs de l’idéal démocratique pour qui il ne peut pas y avoir de développement sans démocratie préalable.
Pour nous autres Togolais qui n’avons connu qu’une seule famille, les Gnassingbé, pour nous qui vivons depuis un demi-siècle dans la dictature du père puis du fils, quand nous entendons parler de la France, les valeurs qui reviennent c’est la démocratie, la bonne gouvernance, la justice, l’État de droit, les libertés...etc. Ces valeurs qui nous font tant rêver ne sont qu’un leurre au Togo des Gnassingbé.
Manifestement, pour la première et probablement dernière visite de Manuel Valls au Togo, les intérêts économiques ont pris le pas sur la démocratie. Les questions des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales et de la décentralisation qui préoccupent les Togolais depuis plusieurs mois, ont été peu, et même pas du tout en public, évoquées par le Premier ministre français.
Pour Manuel Valls qui tançait, il y a quelques mois, le président gabonais Ali Bongo d’être mal élu, c’est assez étonnant qu’il se plaise à s’afficher aussi fièrement aux côtés de Faure Gnassingbé et à se laisser même aller à quelques envolées à l’endroit de son hôte.
« Le Togo change dans le bons sens (...) Comment ne pas déjà ressentir les vibrations et les transformations ? Comment ne pas voir qu’une Afrique nouvelle se dessine et se prépare ici ? Monsieur le Président, vous faites avancer ce pays avec patience, avec détermination pour qu’il rattrape le temps perdu lors des années difficiles. Et vous avez eu à cœur, et c’est comme ça que l’on reconnaît les grands dirigeants, de favoriser la réconciliation des Togolais entre eux et avec leur peuple», a-t-il déclaré.
Peut-être que l’ancien maire d’Évry fait-il allusion au fait que certaines artères de Lomé sont réhabilitées ou construites ? Comme le dit si bien Laurent Duarte, coordinateur de la campagne «Tournons la page», «100 kilomètres de routes goudronnées ne feront jamais un bilan politique ».
En tout cas, il n’y a aucun mérite après 50 ans de règne sans partage, à construire des « ruellettes » qui ne sont pas dignes de Lomé la capitale, mais plutôt de petites villes de l’intérieur.
Le changement dont rêve l’écrasante majorité des Togolais est de pouvoir manger à leur faim, de pouvoir s’éduquer, se soigner, se loger, se vêtir, de pouvoir bénéficier d’une juste et équitable répartition des ressources et richesses du pays, de pouvoir choisir librement leurs dirigeants au cours d'élections démocratiques, libres et équitables. Les gouvernants étant au service du peuple, il est légitime de les remplacer quand le peuple estime qu’ils ne remplissent plus leur mission. Mais cette possibilité n’existe pas au Togo. Et dans un pays où l’espérance moyenne de vie est de 56 ans (données de 2012), il est donc possible de naître et de mourir en n’ayant connu qu’un seul président, Gnassingbé.
Manuel Valls sait-il que dans la Communauté de l’UEMOA qui rassemble huit (8) pays francophones de la sous-région, le seul à ne pas connaitre l’alternance politique depuis 50 ans est le Togo ? Sait-il que le Togo est le seul pays à ne pas avoir une limitation du mandat présidentiel? Sait-il que le Togo demeure le seul pays dans la sous-région à ne pas avoir une élection présidentielle à deux tours ? Sait-il que le Togo est le seul dans la sous-région à ne pas réaliser la décentralisation de ses institutions locales ?
Voilà les changements que nous voulons. Pour ce qui est des routes, elles viendront d’elles-mêmes...

Signé: Médard AMÉTÉPÉ