dimanche 7 octobre 2012

LE RIDICULE NE TUE PAS...VRAIMENT?

Bonjour les amis,

Je vous prie de lire ci-dessous cette abracadabrantesque fuite en avant de ce qu'on ose appeler "gouvernement de la République togolaise"
La dictature togolaise m'a empêché de me présenter à l'élection présidentielle du 04 mars 2010. Estimant qu'il s'agit là d'un déni flagrant de droit de l'Homme, je dépose une plainte contre le Togo en avril 2010 devant la Cour des Droits de l'Homme et des Peuples de l'Union Africaine (UA).
Malgré plusieurs mois de pression du Togo sur ladite Cour pour purement et simplement enterrer "l'affaire", celle-ci ose ENFIN, y revenir plus de 2 ans après, voici la ligne de fuite de Gnassingbé...ce texte de haute volée mérite d'être lu...




AMBASSADE DE LA REPUBLIQUE TOGOLAISE EN ETHIOPIE, MISSION PERMANENTE AUPRES DE L'UNION AFRICAINE ET DE LA COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIES POUR L'AFRIQUE
No L03e/ArE/KB/M Mt 20:.Jf/
TRES URGENT
L'Ambassade de la République Togolaise en Ethiopie, Mission Permanente auprès de la Commission de l'Union Africaine et de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique, présente ses compliments au Secrétariat de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples et, se référant à sa note verbale réf: ACHPR/COMM.3g7/10/TOGO 1154li2 du 21 août 2012 informant que lors de sa 51ème
Session Extraordinaire tenue à Alger du 30 juillet au 04 août 2012, la Commission Africaine des Droits de l'Homme ct des Peuples a examiné la Communication 387: Kofi yamgnane c./Togo et a décidé de renvoyer sa décision sur la recevabilité à sa 52ème
Session ordinaire qui aura lieu du 09 au 22 octobre 2012, a I'honneur de porter à sa connaissance ce qui suit :
Compte tenu de la complexité de ce dossier et afin de lui permettre de disposer d'un délai raisonnable pour présenter son mémoire, le Gouvernement togolais voudrait demander à la Commission de reporter sa décision sur la recevabilité de
I'Affaire à sa 53è Session ordinaire.
L'Ambassade de la République Togolaise en Ethiopie, Mission Permanente auprès de la Commission de I'Union Africaine et de la Commission Economique des Nations Unies  pour I'Afrique, remercie le Secrétariat de la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des  peuples de son aimable coopération et saisit cette occasion pour lui renouveler les félicitations

Addis Abeba, le 02 octobre 2012
DES DROITS DE L'HOMME ET DES PEUPLES
BANJUL
P.O.Box 25523 Code 1000 TEL:251(0) I 13 206515 FAX:251(0) 113 729722 Email: ambatogoaddis@yahoo.fr
ADDIS ABEBA

Conférence de presse (Lomé, 04 octobre 2012)




Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie d’avoir répondu à notre invitation à cet entretien de presse. Pour le travail difficile que vous effectuez au bénéfice de la démocratie, je vous félicite tous, propriétaires et animateurs des journaux, des radios et des télévisions.
Je me propose d'aborder avec vous successivement les 5 dossiers que je juge importants en ce moment.
1- Le premier dossier que je souhaite traiter devant vous est celui de la régularité de mes documents d’identité:
Vous vous rappelez sans doute l’interdiction qui m’a été faite en 2010 de me présenter à l’élection présidentielle du 04 mars de la même année. La raison, j’allais dire le prétexte, invoquée alors était d’être porteur de deux dates de naissance, «…ce qui est de nature à introduire un doute sur l’identité du Chef de l’Etat que vous pourriez devenir… », dixit la Cour Constitutionnelle. En effet, comme à tout être humain, mes parents m’avaient donné une date de naissance (11 octobre 1945); mais le ministre togolais de l’intérieur de l’époque m’en a donné une seconde (31décembre 1945) ! Et le pouvoir RPT est allé jusqu’à tenter de nier mon appartenance à mon ethnie d’origine et ma nationalité togolaise et ainsi tenter de m’interdire l’accès à toute fonction et à tout mandat dans mon propre pays.
Je veux vous dire qu’aujourd’hui, cette invraisemblable situation est réglée et j’en remercie les autorités judiciaires de mon pays. Il faudra donc que le pouvoir trouve une nouvelle raison pour m’empêcher d’aller aux prochaines échéances…et comme il a, parait-il, une imagination fertile, on peut s’attendre à tout.
2- Le deuxième dossier est celui posé par cette lancinante question que vous vous posez tous: pourquoi une si longue absence du Togo?
Il est d’ailleurs étonnant que cette question soit si brûlante puisque tous vous en connaissez la réponse. En effet je suis allé participer à la préparation politique et administrative des primaires au sein du parti socialiste dont je suis membre, puis à la campagne présidentielle de François Hollande aujourd’hui Président de la République française. Je suis fier du travail accompli ainsi que des résultats obtenus et ces résultats justifient amplement l’obligation de présence de tous les socialistes autour de notre candidat pour une bataille qui fut dure, je puis vous le dire.
Ce que je peux ajouter, c'est que tout le long de ce séjour, il ne s’est pas passé un jour où je n’ai pas pensé à mon pays le Togo et au peuple togolais: ses souffrances et ses peurs, mais aussi ses combats et ses espoirs. Je veux donc saluer ici son courage et lui dire de rester toujours debout et vigilant car nous n’avons jamais été aussi près du bout du tunnel !
3- Le troisième dossier est celui du combat mené par le FRAC depuis mars 2010, rejoint par le CST et enfin par l’ARC-EN-CIEL, dernier venu. Ce combat est le reflet de celui plus sourd et plus souterrain que mène en silence le peuple togolais depuis plus de 20 ans. Se battre contre un gouvernement qui nie et bafoue les droits de l’homme est un devoir sacré pour tout citoyen. C’est pourquoi, conscient de la noblesse de ce combat, SURSAUT TOGO, mouvement populaire démocratique, a participé, dès mars 2010, à sa naissance et à sa vie. Je salue avec compassion tous ceux qui ont été blessés dans leur chair et dans leur âme durant ces durs combats; je salue la population de Lomé pour son soutien sans cesse renouvelé; je salue les populations de l’intérieur du pays, qui ont relayé la lutte dans toutes les villes du Togo; je salue les étudiants, les jeunes, les femmes, les chauffeurs de taxis et de zémidjans, les ouvriers licenciés sans pitié et surtout sans raison et… je les convie tous à l’espoir.
4- La longue liste des affaires qui secouent notre pays n’honorent pas la « démocratie apaisée » de Koffi Souza, alias Charles Debbasch: embastillements illégaux, viols, pédophilie, corruption, escroqueries…mais quoi attendre d’autre dans un pays où l’impunité est l’alpha et l’oméga de la gouvernance ???
Mais nous ne sommes pas seuls dans le combat pour les libertés, les droits de l’homme et la démocratie. Nous devons dédier notre combat aux autres peuples qui luttent à travers le monde: en Syrie contre la dictature; au Mali contre l’intolérance religieuse.
5- Il me reste à évoquer les échéances électorales prévues au cours du présent mois d’octobre et dont les modalités n’ont pas trouvé le consensus nécessaire à une bonne organisation et à la transparence du scrutin: modification unilatérale du code électoral et du mode de scrutin; charcutage des circonscriptions électorales; déni du droit de vote aux membres de la diaspora, citoyens togolais à part entière…etc.

Conclusion
Quoi qu’il en soit, le combat du peuple pour que soit respecté son droit de choisir librement ses dirigeants, ne s’arrêtera que lorsque cette liberté fondamentale sera conquise. C’est la raison pour laquelle SURSAUT sera présent sur l’ensemble de ces fronts électoraux.
En ce début de siècle, le monde entier est entré dans l’ère de la justice, de l’égalité, de la liberté et de la fraternité. Le Togo aspire, lui aussi, à ces valeurs universelles: aucun régime, ni politique, ni idéologique, ne peut s’opposer à la marche de l’Histoire et ceux qui prétendent le contraire prennent le risque de se consumer dans l’incendie qu’ils auront ainsi volontairement allumé.