mardi 29 janvier 2013

VOOEUX 2013


Cher Kofi,
Que les voeux multiples des uns et des autres soient réalisés dans la paix et le partage.
J'espère que le premier ministre AHOOMEY ZUNU, reçu par le ministre, ton ami Laurent Fabius Mercredi à 18h30, saura entendre:
- que le mot Alternance a une définition et donc un sens,
- qu'il mesurera le coût des prochaines élections, financé par l'UE
- qu'il entendra que l'on n'est pas dupe des manipulations politiques, notamment concernant l'incendie des marchés!!
- que la FRANCE aime le TOGO mais que certaines fausses relations ne sont plus ni supportables, ni souhaitées
- que le chemin emprunté est aussi important que la destination poursuivie
- que l'avenir appartient à l'accompagnement des acteurs de l'opposition togolaise
  • que le Changement et l'Alternance sont 2 illustrations incontournables de la démocratie et donc du développement
  • et... qu'il y a URGENCE!
Michel

vendredi 25 janvier 2013

Incendies des marchés de Kara et de Lomé: à qui profite le crime?



À 2 jours d'intervalle, le poumon et le cœur de l'économie togolaise sont partis en fumée. En attendant de savoir, grâce aux enquêtes qui vont être diligentées pour en connaître la cause et pour situer les responsabilités, il faut prendre conscience que ces catastrophes vont provoquer un traumatisme psychologique et économique de grande ampleur et de longue durée. La plupart des commerçants de gros comme de détail exerçant en ces lieux, sont ruinés pour longtemps sinon pour toujours.
C’est le cœur meurtri que j’ai suivi, minute après minute, la triste annonce de ces deux catastrophes.
Tous doivent savoir que le peuple togolais tout entier est avec eux dans ces jours de larmes et de colère pour eux et pour leurs familles. Sursaut Togo, mouvement populaire démocratique, son Président, ses militants et sympathisants prient chacun et chacune d'accepter leurs profonds sentiments de compassion, de solidarité et leurs encouragements à rester debout et dignes, malgré tout.
Avant toute chose, il faut évaluer avec précision les pertes subies par chaque commerçant et dire comment chacun sera remboursé ou à tout le moins indemnisé. Nous en appelons au sens de la solidarité de toute la société togolaise, y compris la Diaspora dont la fraternité est attendue en la circonstance.
Il est donc normal de s'interroger sur la manière dont sont assurés les commerçants et dont sont assurées les structures dans lesquelles ils exercent leurs activités: avaient-ils des assurances personnelles pour répondre à un tel sinistre? Comment les structures étaient-elles assurées par les collectivités publiques: communes, préfectures, État? Comment la sécurité était-elle assurée sur ces marchés et comment l'est-elle en général aujourd'hui sur ce genre d'équipements sur l'ensemble du territoire?
Il faut ensuite mettre tout en oeuvre pour la reprise rapide de l'activité sur ces 2 sites. Sursaut Togo demande donc solennellement au gouvernement, dont la responsabilité est engagée, de dire ce qu'il a prévu pour aider au redémarrage rapide des activités aujourd'hui sinistrées et de dire à qui profite ce crime économique.
Sursaut Togo recommande au gouvernement de ne pas se cacher derrière sa sacro-sainte théorie du «bouc émissaire» 
                                                                  Pour Sursaut Togo
                                                                  Son Président
                                                                  Kofi Yamgnane

mercredi 23 janvier 2013

Togo, mon pays de tristesse!




Cet article que je tiens à tout prix à partager avec vous tous, je le fais avec COLÈRE et INDIGNATION! Je n'en fais aucune analyse, juste une présentation des données telles quelles sont, même avec des fautes de ma part. Comprenez mon émotion et mon exaspération!

Et pour cause, je suis tombé sur cet article http://marvylous.com/2013/01/12/forbe-rank-sierra-leone-as-the-15th-saddest-nation-in-the-world/ qui m'apprend le classement effectué par le célèbre magazine FORBES: notre pays le Togo, prévu pour être l'or de l'humanité, est classé au 7ème rang des pays les plus tristes au monde. Vous avez bien entendu 7ème! En clair, la vie est triste au Togo! Le Togolais est triste, plus triste que le citoyen de pays comme le Liberia, la Sierra Leone, le Soudan, l'Angola, le Mozambique, le Zimbabwe... qui tous ont connu d'atroces guerres civiles et conflits armés. Même les Irakiens sont moins tristes que les Togolais. Vraiment TRISTE!

Voici donc le classement dans l'ordre triste décroissant de tristesse.
  1. République Centrafricaine
  2. République Démocratique du Congo
  3. Afghanistan
  4. Tchad
  5. Haïti (Cela se comprend après le terrible tremblement de terre)
  6. Burundi
  7. Togo
  8. Zimbabwe
  9. Yemen
  10. Éthiopie
  11. Pakistan
  12. Irak
  13. Liberia,
  14. Angola
  15. Sierra Leone
  16. Guinée
  17. Cote d’Ivoire
  18. Soudan
  19. Mozambique
  20. Nigeria

Merci de faire circuler largement ce message!
Ceux qui disent que le Togo va bien doivent se repentir.

Michel DOUTI
Sociologue et Politiste
Dakar/Sénégal

lundi 7 janvier 2013

SI LA HONTE TUAIT....


Togo : Gilchrist Olympio : « La nuit s’estompe lentement » pour le Togo et « la lumière d’un futur ensoleillé émerge petit à petit » pour le pays

© Lomé (le 5 janvier 2013) — gilQue tout le peuple accepte de prendre part aux élections législatives et locales que le Togo organise à partir de l’année 2013, voilà ce que souhaite Gilchirst Olympio, président national de l’Union des forces de changement (UFC), à la nation pour le compte de l’année 2013.
Ce vœu est contenu dans un message de fin d’année que le président national de l’UFC a adressé aux Togolais et publié sur le site internet du parti ce 4 janvier 2013. « Nous nous sommes engagés à organiser des élections législatives dans le maximum de transparence et avons engagé avec nos partenaires locaux et étrangers des discussions approfondies sur la logistique de ces élections. Nous souhaitons que les conclusions de ces consultations, et le travail de préparation en cours au sein de la CENI et des autres institutions concernées, aboutissent à la mise en œuvre du cadre proposé par tous pour assurer des élections totalement transparentes », a avancé le fils de Sylvanus Olympio, premier président du Togo assassiné en 1963, qui exprime toute sa « confiance » dans le processus qui se dessine et pense que ces élections « donneront naissance à la première Assemblée constituante élue entièrement démocratiquement » du Togo, un parlement qui de son avis, « pourra attaquer de front les grandes réformes constitutionnelles qui s’imposent » au Togo.
Le président national de l’Union des forces de changement (UFC), Gilchrist Olympio dans ses vœux au peuple togolais estime que « la nuit s’estompe lentement » pour le Togo, et que « la lumière d’un futur ensoleillé émerge petit à petit » pour le pays. Très optimiste dans ses propos, Gilchrist Olympio fait savoir que « toutes les conditions » étaient enfin réunies pour que le Togo « sorte de son brouillard ».  
L’homme n’hésite pas à faire une comparaison entre le scrutin « historique » de l’année 1958 qui avait ouvert la voie à l’indépendance du Togo aux scrutins devant avoir lieu au cours de l' année 2013. « Cette année 2013 sera une année de grandes décisions pour le peuple togolais, comparable peut être à l’année 1958 qui a vu se dérouler les élections qui ont abouti à la fin du régime colonial français et qui ont donné naissance à la République indépendante du Togo deux années plus tard. Soyez au rendez-vous de ces élections. Votre pays vous y appelle tous », écrit Gilchrist Olympio.
Le président national de l’UFC revisite dans son message, les principales réalisations obtenues grâce, sselon lui, à l’« accord » intervenu entre l’UFC et le RPT en 2010. La « relance de l’économie », la constriction « d’infrastructures urbaines modernes et fonctionnelles », l’exécution de « plusieurs projets d’adduction d’eau dans les villes de l’intérieur du pays », l’ouverture d’une « nouvelle centrale de production électrique à Lomé », les projets d’« expansion » et de « rénovation des infrastructures » au Port autonome de Lomé, la mise en place de « nouvelles infrastructures de télécommunications », l’intégration de tous les départements du Trésor public (douanes, impôts, comptabilité de l’état, service de contrôle des grandes administrations, etc.), la réforme du secteur judiciaire, sont entre autres réalisations sur lesquelles est revenu l’ancien candidat à l’élection présidentielle pour saluer l'amitié intervenue entre les deux formations politiques. « Nous avançons… Plus lentement que nous le souhaitons pour le peuple togolais, mais surement néanmoins... Le climat politique et sécuritaire apaisé du pays nous permet maintenant de travailler sans relâche au développement national et à l’amélioration des conditions de vie des Togolais. Mais bien sûr, presque tout reste à faire. Nous n’avons qu’à peine enclenché le vaste chantier économique que représente notre pays », a relativé celui-ci.
Pour finir, Gilchrist Olympio s’est interessé à ses « frères et sœurs journalistes ». Il faut, leur conseille-t-il, « peser la responsabilité » qui leur incombe dans la reconstruction de la société togolaise. « Peu de nos maisons d’édition et de nos journalistes ont aujourd’hui les moyens et la rigueur analytique qui devraient servir de base au travail d’investigation et de vérification nécessaire à leur rôle de contre balancier démocratique. Cette capacité médiatique jadis vibrante et créative a été en partie décimée par les exactions de l’ancien pouvoir et par l’exil des meilleurs journalistes togolais. Mais nous invitons les hommes et femmes qui forment aujourd’hui la presse écrite et visuelle du pays à reprendre le flambeau de ceux qui ont perdu leur vie ou leur sécurité pour leurs idées… », déclare Gilchrist Olympio qui a exhorté les « jeunes journalistes d’aujourd’hui à prendre exemple sur ceux qui brillent déjà parmi eux ». Il faut, leur dit-il, se « remettre au travail sérieux, minutieux, et parfois difficile d’analyse et de recherche, seul capable de produire une information utile et à la hauteur de l’histoire dont ils sont les premiers témoins ».
Olivier A.

Pauvres victimes de « l’assommoir fiscal de la gauche »




C’était il y a moins d’un an, on dirait que cela fait un siècle : le candidat président Nicolas Sarkozy tenait son dernier meeting géant et tricolore à Toulouse, relayé en direct dans six grandes villes de France. Jamais les drapeaux bleu blanc rouge n’avaient autant claqué et la claque ne s’était montré si enthousiaste lorsqu’il glorifiait les frontières, la Nation : « je n’accepterai pas qu’il n’y ait aucune différence entre être français et ne pas l’être ». Et c’est cette même droite des oriflammes et de la flamme nationaliste qui bouffe son passeport, son étendard et la feuille de match d’hier ! Pourtant « sans frontière, il n’y a pas de Nation, pas d’Etat, pas de République, pas de respect de la loi, pas de Travail, pas de protection sociale ». Ils applaudissaient à tout rompre et aujourd’hui ils défendent les sans frontières !
Aujourd’hui la droite justifie et soutient tous ceux qui ne révèrent qu’une patrie, l’argent et qui jouent à saute frontière sous prétexte que la gauche voudrait les tondre comme des moutons. Après avoir brandi son passeport français comme le bien le plus précieux qui se mérite et se défend avec ardeur, elle le brade. Avec une bonne conscience arrogante et sans éthique dont le Figaro se fait l’avocat cynique en multipliant les éditoriaux tartuffes justifiant les déserteurs qui en période de crise privilégient leurs intérêts individuels plutôt que le destin collectif. Tout est de la faute « du matraquage fiscal ». Comme s’ils n’avaient pas d’ailleurs eux-mêmes matraqué. Mais en période de mobilisation générale pour sortir le pays de la crise, quelle entourloupe morale que d’excuser ainsi la désertion en plein combat ! Quelle pitié que cet abaissement de l’âme de la France auquel consentent tous ceux qui n’ont cessé et ne cessent encore de donner des leçons d’identité française. Quand les fuyards montrent leurs fesses sales, les moralistes les maquillent en faces de vertus !
Ah comme ces beaux messieurs, à commencer par Jean-François Copé, sont éloquents pour défendre les si faibles riches, victimes de « l’assommoir fiscal de la gauche », qu’ils justifient, alors qu’ils émigrent au mépris de toute morale civique. Et à l’inverse, comme ils sont impitoyables pour « les assistés, les fraudeurs et chômeurs de tous poils, les profiteurs du système » qu’il faut contrôler, traquer, pourchasser sans faiblesse. Ils sont inexcusables ! Salauds de pauvres ! Sans parler des étrangers qui viennent manger notre pain au chocolat et à qui la droite au pouvoir a voulu toujours plus d’obligations pour devenir citoyen français.
Avec cette exigence rappelée dans la charte des droits et devoirs : « tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation ». Gérard Depardieu et tous les puissants seraient donc dispensés de respecter des grands principes qu’on exige de ceux qui ont souvent bravé la mort et souffert mille maux pour obtenir un passeport que ceux-là nous renvoient à la figure comme on vous crache dessus ! Quand on songe que les principaux dirigeants de l’UMP sont tombés à bras et communiqués raccourcis sur Manuel Valls qui voulait assouplir les conditions d’attribution de la nationalité française… Ils l’accusaient de « brader la citoyenneté ». Mais la grande braderie des valeurs nationales républicaines c’est la droite qui s’y abandonne en soutenant les Sans Patrie Fixe, sinon celle du profit…
Il fut un temps pourtant où, avec Philippe Séguin, avec Charles Pasqua notamment, mais aussi avec Jacques Chirac par épisodes, le camp conservateur avait su se montrer plus patriote. Ces gaullistes ou post gaullistes n’aimaient guère les réfugiés de Coblence, de Bruxelles ou de Moscou, qui rappelaient trop ces grands patrons à qui Charles de Gaulle avait jeté, lorsqu’ils étaient venus à lui après la Libération : « Messieurs je n’en ai pas vu beaucoup d’entre vous à Londres ». À l’époque, il est vrai, on ne s’y risquait pas pour y faire de l’argent. Mais foin d’évocations historiques qui pourraient paraître abusives, et constatons simplement que voilà la droite ramenée en arrière puisqu’elle se montre de nouveau libérale et apatride comme elle l’était, et d’abord Nicolas Sarkozy, avant de virer nationaliste, campagne hyper droitière oblige.
Il est vrai que la gauche elle aussi s’est assise sur son passeport national au nom d’une Europe du laisser faire laisser passer dont elle se méfie davantage aujourd’hui. La crise et les ravages du mondialisme lui font partiellement redécouvrir un patriotisme, au moins fiscal, dont les belles personnes de la rive gauche se gaussaient quand Jean-Pierre Chevènement s’en faisait le héraut. Aujourd’hui on commence même d’écrire des discours à la trompette de Déroulède et la droite se fait piquer le drapeau. Il est vrai qu’elle l’a laissé tomber par terre…


NICOLAS DOMENACH – MARIANNE
Dimanche 6 Janvier 2013

samedi 5 janvier 2013

VOEUX DE PROMPT RÉTABLISSEMENT À FAURE GNASSINGBÉ

Monsieur le Président,
Je voudrais, après les fausses, inimaginables et vaudevillesques nouvelles de votre mort, formuler le vœu que l’année deux mil treize, qui va commencer à courir bientôt, soit pour vous-même ainsi que pour votre famille, une année de bonne santé. Que le Tout-puissant veille sur vous et vous enlève le souci de santé que vous avez actuellement !
Qui, en fait, veut votre mort ? D’aucuns vont se demander pourquoi je reviens encore sur cette affaire qui ne fait plus la une de nos media. Je leur répondrai volontiers que j’y reviens parce que l’onde de choc que votre supposée mort a provoquée en moi est loin de s’arrêter. La vague qu’a suscitée cette non moins surprenante nouvelle est loin de retomber dans ma conscience. Je n’arrive pas à voir la mer étale et je continue de réfléchir.
J’y reviens parce que votre mort n’est pas ce qui préoccupe les Togolais, mais bien le contraire. Fausse nouvelle ! Fausse alerte ! Qu’en avons-nous récolté ? Rien. Sinon, d'avoir dû assister à la parade de votre camp RPT-UNIR-FAT, à la parade des «buveurs de gloire», des avides d’honneurs que vous êtes. Une parade qui nous a rappelé le «miraculé» de Sarakawa à Lomé. Vous êtes devenu aussi ce miraculé de fausse mort à Lomé ! Deux faux miraculés, avec votre feu géniteur! Cela nous a fait revoir ce que nous avions perdu l’habitude de voir, ce que nous n’avions plus envie de regarder : une tourbe d’hommes en complet. Des hommes, des femmes, avec la peur au ventre, craignant pour leur emploi, leur poste, se sont rassemblés malgré eux et contre leur conviction personnelle, tels des moutons de Panurge, pour vous offrir un bain de foule, à votre «retour triomphal». J’ai vu dans les rangs l’inusable Dramane Dramani, grâce à ce qui le caractérise : la laine blanche sur la tête. Par contre, je n’ai pas pu voir l’autre inusable et très discret conseiller, Barry Moussa Barqué, l’un des architectes du malheur togolais. Souvent calme, ne prenant presque jamais la parole, et pourtant l’une des plus dangereuses âmes damnées de votre père et aujourd’hui de vous-même. Il n’est pire eau que l’eau qui dort. C’est le moins qu’on puisse dire sur son compte.
Je n'ai pas vu non plus «le blanc bourreau», celui qui fait et défait les «rois», celui qui a fui la France pour échapper à la justice de son propre pays: Charles Debbasch!
Ceux qui ont publié cette insanité de votre mort pour distraire les Togolais et détourner leur attention de l’essentiel, de ce qui les préoccupe actuellement, ont tout simplement fait une embardée. Au fait, qui souhaite votre mort ? Personne! Les Togolais ne font qu'un vœu, le vœu unique de vous voir retrouver le plus promptement possible votre bonne santé et de vivre longtemps.
Votre père, Eyadema Étienne Gnassingbé, a tué et jeté nuitamment dans la lagune de Lomé, dans la mer, dans les forêts sacrées et interdites d’accès, des Togolais par centaines, mais il n’a jamais répondu de tout cela devant la justice des hommes avant de mourir paisiblement dans son lit douillet. Il est mort peinard, comme Mobutu Sese Seko du Zaïre, sans goûter aux amertumes de la vie, à l’humiliation. Mais un jour viendra, je vous le promets, où «nous irons cracher sur sa tombe». Trop de morts; trop d’honnêtes Togolais disparus comme un rêve; trop de réfugiés désespérés et pour qui trouver le bonheur, c’est la croix et la bannière; trop de vies brisées; trop d’espoirs de réussir interrompus, à tout jamais irréalisés; trop de rêves transformés en cauchemars... Tout cela est resté impuni. Justice n’a jamais été rendue aux victimes, dont les plaies au cœur sont toujours saignantes, béantes; les souffrances ineffaçables, intraduisibles, indicibles. Et comme si cela ne suffisait pas, vous qui l’avez remplacé de façon rocambolesque, vous continuez exactement et sans rémission la même chose. Vous êtes arrivé au pouvoir, faut-il vous le rappeler, dans le sang, faisant abattre froidement et avec préméditation les Togolais par milliers... sur les corps desquels vous avez fixé votre trône. Les blessés et les forcés à l’exil se chiffrent par dizaines de milliers comme pour nous dire : «...oui, je suis bien le fils de père...». En effet, les chiens ne font pas des chats! L’effusion de sang est loin de s’arrêter. Tous les jours que Dieu fait, les Togolais versent leur sang; ils sont brutalisés, malmenés, piétinés dans leur dignité. Ils ne sont pas pour vous une «fin en soi»; ils n'ont pour vous aucune dignité.
Vous souvenez-vous, Monsieur le Président, de cette femme exhibée la semaine dernière dans un clip sur le site «letogovi.com», une femme au visage tuméfié, au corps semé d’hématomes, endolori. Où est sa dignité ? Où se trouve le respect de son humanité ? Vos gendarmes aux mains lestes ont fondu sur elle, telle une meute de lycaons sur une proie. Son crime? Avoir osé dire que trop, c’est trop. Vous ignorez sans doute, Monsieur le Président, que toute forme de mépris de la dignité humaine a un nom: le fascisme! ...qui évoque les noms de Mussolini, d’Hitler... etc.
Alors donc, souhaiter votre mort devant ces crimes innommables et odieux, c’est non seulement déraisonner, mais c’est aussi vouloir signifier qu’ils resteront impunis. Dis-leur: «...par ma vie […], je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais à la conversion du méchant qui change de conduite pour avoir la vie’’» (La Bible de Jérusalem, Ézéchiel, 33, 11). C’est cette parole de l'Évangile qui dit le non-dit des Togolais à votre endroit. Ils ne prennent aucun plaisir à vous voir mourir, c'est trop tôt; ils ne veulent pas votre mort maintenant, c'est immérité. Tout ce qu'ils vous souhaitent, c'est de vivre longtemps pour répondre du mal que vous leur avez fait. Faure, vous ne mourrez pas comme votre père sans répondre devant la justice de tous ces crimes que vous avez commis.
Aujourd’hui, vous vous pavanez, vous allez où vous voulez, vous prenez plaisir aux pérégrinations que vous organisez avec notre argent. Vous n’avez aucun compte à rendre aux Togolais. Combien gagnez-vous? Quel est le budget alloué à votre présidence chaque année ? Les Togolais le sauront quand «les poules auront les dents», car pour l'heure, tout cela relève tout simplement du secret d’État. C’est ainsi que vous entendez diriger notre pays.
Mais un jour viendra, et c’est cela le souhait le plus ardent des Togolais, où vous connaîtrez le sort de Nicolae Ceausescu, de Moussa Traoré, de Charles Taylor, d’Hosni Moubarak et de bien d’autres encore.Bonne santé et longue vie, Faure !

Tchakie Thomas Sékpona