vendredi 31 mai 2013

TOGO: UN PEUPLE ABANDONNÉ À LUI-MÊME!



Togo: Nouvelle arrestation d'un opposant dans l'affaire des incendies des marchés

LOMÉ, 30 mai 2013 (AFP) - Un membre du Collectif de l'opposition "Sauvons le Togo" (CST), accusé de complicité dans l'affaire des incendies qui ont ravagé deux marchés du pays en janvier, a été emprisonné, a déclaré jeudi à l'AFP un de ses avocats.
Président du Mouvement des Républicains Centristes (MRC), Abass Kaboua avait été inculpé le 12 mars de "complicité de destruction de biens publics et de groupement de malfaiteurs" dans l'affaire des incendies des marchés. Le juge lui avait interdit de se prononcer publiquement sur ce dossier.
"M. Kaboua a été arrêté mercredi. Le juge lui reproche d'avoir parlé sur une radio privée du dossier des incendies des marchés dans lequel il est inculpé. Nous allons relever appel de cette décision", a indiqué Dodji Apévon.
Olivier Poko Amah, un ancien officier de la gendarmerie et membre du CST, a été aussi emprisonné mardi pour avoir appelé l'armée à "se détourner de son devoir" lors d'une interview sur une radio privée.
Il lui est reproché "d'avoir +tenu des propos visant à appeler les forces armées togolaises et les forces de l'ordre à se détourner de leurs devoirs+".
Le plus grand marché de Lomé et le marché de Kara (à 420 km au nord de la capitale) avaient été ravagés par des incendies qui n'avaient pas fait de victime mais qui avaient causé des pertes financières évaluées à 6 milliards de FCFA (9 millions d'euros), selon une commission gouvernementale.
Au total, 35 personnes - toutes militantes de l'opposition - sont inculpées dans cette affaire, dont 23 ont été placées en détention préventive. L'un des inculpés est décédé en prison le 10 mai dernier.
Le CST avait entamé la semaine dernière trois jours de manifestations pour protester contre le décès en détention de cet opposant et pour demander la libération des autres opposants détenus dans cette affaire.
Après des débordements en marge du rassemblement du 21 mai, les autorités ont interdit toute manifestation "jusqu'à nouvel ordre".
Le collectif a également organisé de nombreuses manifestations ces derniers mois pour réclamer des réformes avant les prochaines élections législatives initialement prévues en octobre, repoussées sine die.

COMMENTAIRE
La situation sociale est "extrêmement grave", pour ne pas dire "catastrophique". La misère dans le pays est bien réelle et les tensions s'accroissent. Le mécontentement est profond, suscitant des accès de colère de la population. Tandis que les étudiants de l'université de Kara annoncent qu'ils entreront demain en "grève illimitée", la Synergie des Travailleurs Togolais (STT) appelle à une grève de quarante-huit heures dans les secteurs de l'éducation et de la santé. Les chauffeurs de taxis de la capitale et les moto-taxis ("zemidjans") pourraient s'associer au mouvement. Les interpellations et mises en détention d'opposants, qui se poursuivent, exaspèrent le climat: le commandant Amah a été arrêté hier, ainsi que M. Abbas Kaboua, qui a été transféré, cet après-midi à la prison de Notsé par un détachement de la Force d'Intervention Rapide (FIR).
 
  • Le dialogue politique est dans l'impasse, impasse aggravée par "la mauvaise volonté des dirigeants et les déclarations provocatrices de M. Gilbert Bawara", le ministre de l'administration territoriale. "Le système est mauvais depuis Eyadema et n'a pas changé d'un pouce"; "le culte de la personnalité est omniprésent, jusque dans les offices religieux" (NDLR: réunions de prières organisées autour du Chef de l'État par certains de ses collaborateurs comme M. Koffi Esaw, ancien ministre des Affaires étrangères devenu conseiller diplomatique). Les positions se radicalisent alors qu'il suffirait de mettre simplement en oeuvre les réformes institutionnelles et constitutionnelles préconisées par l'Accord Politique Global (APG) du 20 août 2006 et les recommandations des missions d'observation électorale conduites par l'Union européenne en 2007 et 2010 (avec, en priorité, un redécoupage électoral plus juste).
Rien ne dit que les législatives seront libres et transparentes : la présence de 650 observateurs de la société civile pour 8000 bureaux de vote est notoirement insignifiante et n'est donc pas une garantie suffisante.
- Le Chef de l'État paraît en décalage total avec les problèmes du pays et aucun conseiller ne semble avoir la capacité (ou le courage) de lui ouvrir les yeux sur la réalité. Lorsqu'il les avait reçus, en compagnie de l'Archevêque de Lomé, le 8 novembre dernier, le Président Faure, flanqué de sa directrice de cabinet, leur avait réservé "un accueil glacial", se montrant totalement fermé à leur discours : "vous ne comprenez rien à ce qui se passe", lui avaient-ils dit. Il n'avait par ailleurs pas donné suite à la proposition des Églises de jouer un rôle de facilitation entre pouvoir et opposition, pas plus qu'à celle des diplomates de lUE, la France, les USA, l'Allemagne et du PNUD; et le médiateur national alors pressenti, M. Victor Alipui, ancien ministre d'Eyadema, avait été récusé

mercredi 29 mai 2013

TOGO: ALERTE! LES FRAUDES ÉLECTORALES SONT DE RETOUR!





Au Togo, l'institution militaire se laisse manipuler et utiliser comme centre névralgique de la fraude électorale: en effet, dans toutes les phases du scrutin, elle est omniprésente, avec comme rôle central de fausser les listes électorales, de bourrer les urnes, d'acheminer les faux procès-verbaux, de mater toute contestation...
Ainsi en vue des élections législatives et locales de 2013, et depuis le 24 avril dernier, la mise à feu d'une vaste opération de vol officiel du futur scrutin est lancée: les cartes électorales de tous les militaires leur ont été retirées par leur commandant d'unité.
Ainsi le jour du scrutin, le commandant aura nommé une toute petite équipe de votants dont le rôle est de remplir les urnes installées dans les casernes, au nom de l'ensemble de l'armée. C'est ainsi donc que, bien que le nombre de nos soldats n'excède pas 15 000, on comptabilisera jusqu'à 1 million de votes exprimés, tous en faveur du RPT-UNIR, le parti du Grand puis du petit Timonier, cela va de soi!
Il s'agit là d'un véritable déni de droit de vote, un déni de citoyenneté imposés à nos soldats.
Du reste, n'est-ce pas déjà un vrai scandale de recenser les militaires dans leurs casernes et de les y faire «voter» bien avant les autres citoyens? On ne recense personne dans le cadre de son travail, mais dans son lieu de résidence; personne ne vote sur son lieu de travail mais dans son lieu de résidence. Pourquoi traiter ainsi les militaires qui, avant d'être militaires, sont d'abord des citoyens, pas des «citoyens entièrement à part, mais des citoyens à part entière», comme dirait mon jardinier? Nos soldats doivent être recensés sur leur lieu de résidence et doivent voter dans les bureaux de vote de leur lieu de résidence, le même jour que les autres citoyens! C'est une question de justice et d'égalité de traitement, principe républicain fondamental!
Après la grande maltraitance dont sont victimes nos soldats, après les injures, les humiliations et le mépris, voici venu, pour le pouvoir politique, le temps d'une scandaleuse privation de liberté d'opinion!
La seule vraie question que je pose à nos militaires eux-mêmes est celle-ci:
Pourquoi et comment acceptez-vous, sans broncher, d'être à ce point manipulés, infantilisés, humiliés?
Je m'adresse à chacun d'entre vous pour lui dire que sa responsabilité individuelle est engagée. En acceptant ainsi, par peur ou par lâcheté, de vous laisser mépriser et humilier, vous acceptez de participer activement et individuellement à la fraude qui empêche l'alternance politique dans notre pays et vous acceptez de condamner le peuple togolais et vous-mêmes à la souffrance que nous endurons depuis un demi-siècle.
C'est pourquoi j'appelle la haute hiérarchie de l'armée à refuser d'humilier encore davantage les hommes et les femmes placés sous sa responsabilité.

Soldat togolais, montre-toi digne de l'uniforme que tu tiens de tout un peuple, pour le défendre!
Soldat togolais, refuse de te faire infantiliser!
Soldat togolais, prends tes responsabilités: l'Histoire du Togo, ainsi que le monde entier te regardent!