lundi 30 novembre 2015

FAURE GNASSINGBÉ, vous n'avez pas la compétence, ayez au moins PITIÉ!

Monsieur le Président,
Pour faire bonne figure à la COP21 de Paris, vous décidez autoritairement, sans aucune information, sans aucune négociation, de confisquer aux petits paysans 179 000 ha de terres dont ils vivent déjà très difficilement, pour en faire un Parc naturel national. Lorsqu'ils viennent demander des explications à vos représentants locaux, ils sont reçus par la troupe dépêchée du camp militaire de Niouprouma. Les 6 et 7 novembre 2015, on relèvera 5 morts chez les paysans, 2 morts chez les militaires. On déplorera 2 « disparus » et plusieurs paysans seront faits prisonniers. Vous reconnaissez du bout de la langue 5 morts « officiels ». La révolte s'installe et gronde dans cette Région des Savanes qui vous a pourtant « élu » à 120% des voix des 137% d'inscrits ! Insouciante inconscience ou cruel cynisme ?
Quelques jours plus tard, le 26 novembre, les paysans descendent à nouveau à Mango pour demander la libération des leurs pairs emprisonnés sans raison, sans jugement... La troupe charge à nouveau mais doit reculer devant la détermination des paysans. Le Commissaire de police est rattrapé et lynché sur place. La révolte s'intensifie. La région est à feu et à sang. Les messages que je reçois sont sans ambiguïté : « ...aujourd'hui(27/11) des groupes de militaires ont envahi la ville de Mango. Les habitants sont gazés dans leurs maisons, arrêtés, tabassés, embarqués... ». « ..mais nous n'avons plus peur ; nous répondrons à leur violence par notre détermination ! Oui ça suffit comme ça !... ». Qu'importe, vous vous envolez pour aller parader à Paris... Insouciante inconscience ou cruel cynisme ?

Monsieur le Président,
Depuis votre prise du pouvoir, vous dirigez mon pays avec une violence aveugle. Votre accès à la Magistrature suprême est un malentendu dramatique historique : le mensonge, la manipulation, la violence, le viol, le vol, l'injustice, la concussion, la corruption... sont quelques-uns des maux qui caractérisent votre gouvernance. Et cela dure depuis plus de 10 ans. Le pays n'en peut plus. Jusqu'à ceux qui vous ont posé sur le siège(militaires et civils) ne vous reconnaissent plus...et « s'en mordent les doigts »... mais qu'importe, en parfait autiste, vous voulez jouir du pouvoir, quant au reste... Insouciante inconscience ou cruel cynisme ?

Monsieur le Président,
Que sont devenus vos slogans de campagne par lesquels, en 2005, vous avez promis « monts et merveilles » aux Togolais ? « Un Président jeune pour un Togo moderne », « Les 22 plus de Faure », « Plus haut, plus loin, plus Faure », « Du Sud au Nord, c 'est Faure »...des mensonges, du vent ! Aucun Togolais n'a rien vu venir sauf bien sûr... vos dizaines de maîtresses qui toutes « pètent toutes plus haut que leurs culs » ! Après tout n'est-ce pas ce qui seul vous intéresse et vous préoccupe ? ...Insouciante inconscience ou cruel cynisme ?

Monsieur le Président,
Non, vous n'êtes pas à la hauteur de la tâche. Vous naviguez à vue et vous dirigez -ou plutôt vous laissez diriger- un pays exsangue et un peuple qui crie AU SECOURS !
Vous n'avez pas la compétence, ayez au moins pitié !

Lâchez ! Partez ! Dégagez ! Et le plus tôt sera le mieux !

vendredi 20 novembre 2015

LA COP 21 DE PARIS FAIT SES CINQ PREMIÈRES VICTIMES À MANGO(TOGO)



Comment le Togo mystifie le monde occidental, l'Europe et la France...
50 des 55 pays d’Afrique font partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et pourtant ils n'émettent que 4,55 % de gaz à effet de serre du monde.
L’Afrique a choisi, ou plutôt n’a pas choisi, d’assurer son développement sélectif, c’est-à-dire ne pas laisser de côté les catégories les plus faibles et les plus pauvres de sa population en ne prenant aucun compte des conséquences du réchauffement et des dérèglements climatiques dont ces catégories sont les victimes tout désignées. Est-il encore possible aujourd'hui de traiter séparément la pauvreté, les migrations et les formes de corruption ou d’expropriation des populations sous le couvert de la création, la protection ou l’extension de zones protégées pour les animaux ?
C'est pourtant exactement ce que le gouvernement togolais a choisi de faire en ce moment dans le Nord du pays, à Mango. Après avoir abandonné son Parc national depuis 30 ans, le gouvernement togolais vient de décider brusquement de le réhabiliter en vue de faire bonne figure à Paris lors de la COP21.
L’objectif recherché par Faure Gnassingbé, qui ne se soucie guère de l'environnement de son pays, est de passer pour un climato-actif ou un climato-optimiste puisque les médias français « dénonceraient » les climato-sceptiques qui craignent du coup les sanctions de la part de leur « tuteur économique ».
Ce genre de bluff a déjà fonctionné concernant le Mali où il a envoyé quelques soldats togolais en soutien à la France dans sa guerre contre les « barbus » en échange d'un silence coupable de la France sur les élections présidentielles de 2015 purement et simplement volées ! Les autorités officielles françaises vont-elles encore se faire rouler dans la farine de maïs lors de la COP 21, comme ils l'ont été lors du conflit du Mali ? Aussi, je les ai invitées à aller regarder sur les réseaux sociaux les photos insoutenables des massacres de Mango où le zèle du système Faure Gnassingbé pour protéger la faune est inversement proportionnel à son souci d’améliorer le bien-être des populations...
Pourtant les populations, qui ont toujours vécu en harmonie avec leur environnement qu'elles vénèrent(forêts et rivières sacrées, animaux-totem à protéger, espaces interdits...etc.), ont pris de nombreuses initiatives de protection et de développement durable. Wangari Muta Maathai, une femme africaine militante du Kenya à qui a été attribué le prix Nobel, en est un exemple vivifiant, elle qui a consacré sa vie à sauver son environnement en plantant et en faisant planter des millions d'arbres… Autour de Mango, les Wangari Muta Maathai sont légion.
En réalité, les efforts pour protéger l’environnement passent par une régulation du foncier en Afrique, notamment la lutte contre l’accaparement des terres en communauté de biens par des multinationales sans vergogne et par un Etat comprador dont les élites arrivistes témoignent d’une arrogance indescriptible vis-à-vis des « gens simples » en envoyant des militaires-miliciens tirer sur toute forme de volonté de défendre un espace vital pour des villages entiers. Sur ce terrain, ce sont des expropriations sans compensations que subissent les populations sur le terrain, que ce soit pour faire des routes ou pour protéger la faune comme à Mango au Nord du Togo où il y a eu au moins 5 morts, 55 blessés et 2 disparus. Le problème de fond reste celui de l’accaparement de 179 000 ha de terres de 38 villages forcés par le Gouvernement à être déplacés, sans même savoir où aller.
Mais l’argument fallacieux utilisé par celui qui dirige le Togo, Faure Gnassingbé, ne devrait pas tromper cette fois-ci le Président français, François Hollande. En effet, l’Etat togolais, sans aucune information préalable des populations concernées, décide la réhabilitation manu-militari de la faune (zones dites protégées) autour de la ville de Mango au Nord du Togo où habitent les populations les plus pauvres du pays et sans défense, en éprouvant un besoin urgent d’annoncer à la COP 21 l’augmentation importante mais non planifiée et sans cohérence des aires protégées au Togo afin d’y faire bonne figure, en ignorant qu'il est essentiel de respecter l’humain d’abord, l’environnement suivra naturellement.
Le Gouvernement togolais tente donc de faire croire que les populations autochtones de Mango s’opposent à la mise en place de la protection de la « faune ». Encore lui faut-il, après les élections usurpées de 2015, reconnaître que les prédateurs ne peuvent être les populations qui vivent en symbiose avec leur faune, leur forêt ou leur savane dont ils tirent tout et qu’ils vénèrent …
Si les dirigeants africains pouvaient protéger et respecter d’abord les « humains » en acceptant l’autodétermination et l’alternance politiques, les 70 % des Africains vivant en zone rurale et les plus touchés par le réchauffement climatique auraient enfin la chance de choisir leurs représentants pour les défendre à la prochaine COP 22 qui gagnerait à être organisée en Afrique, peut-être là où il fait le plus chaud…

Éléphants blancs ou éléphants des Blancs ?
Environ 85 % de la population mondiale ont accès à l’énergie électrique. Mais plus de 65 % des Africains au sud du Sahara n’y ont pas accès(plus de 70 % au Togo). Sous la gestion dynastique de systèmes politiques clientélistes, comme on le voit au Burundi, au Cameroun, au Congo, en République Démocratique du Congo, en Guinée Equatoriale, au Tchad, au Togo... etc. (pour ne citer que ces pays), les nantis qui ont accès à l’énergie en Afrique n'imaginent pas le niveau de dépenses qu'ils imposent aux autres, la très grande masse, engagées dans la recherche de solutions alternatives(polluantes, et destructrices des forêts) ! De toute sa production d'énergie électrique, l'Afrique n'a pu comptabiliser seulement que 0,7% d’énergie renouvelable en 2012, contre 55% pour le charbon ! Quelle mouche a-t-elle donc piqué les dirigeants africains pour les « obliger » à « botter en touche » l’énergie gratuite qu’est l'énergie solaire ?
Et pourtant, sous le couvert « d'intérêts communs bien compris », les dirigeants africains viendront à Paris recommander la réalisation de projets grandioses, ces fameux éléphants blancs( les Africains disent éléphants des Blancs!), dont la population ne tire aucune amélioration de sa vie quotidienne, mais qui, par ces systèmes de ristournes, enrichissent toujours davantage Noirs et Blancs, corrompus et corrupteurs déguisés en agents du développement accéléré et de réducteurs de la pauvreté ! Il en a toujours été ainsi des nombreux projets énergétiques devenus de vrais « faux- projets» transposés par des Français tels Borloo qui s'entiche subitement de ces pauvres Africains ou bien des Chinois qui, pour construire leurs projets d'infrastructures, font tout venir de Chine, y compris leur main-d'oeuvre !

Les dirigeants africains face au réchauffement climatique
Alors, le réveil tardif des dirigeants africains pour prendre au sérieux l’écologie et la préservation de l’environnement devrait faire sourire, pour ne pas en pleurer. En effet, lorsque pendant plus de 50 ans de gouvernement « souverain », on n'a pas été capable de placer les intérêts des populations en tête des priorités, il est difficile de faire croire qu'on vient faire à Paris des propositions en faveur des peuples africains.
En réalité, seules les annonces de « compensations » pécuniaires font bouger un grand nombre de dirigeants africains. C'est la raison pour laquelle François Hollande, l’organisateur en chef de la Conférence des parties(COP 21 de Paris) ne doit pas se méprendre sur le sérieux de « l’engagement » de dirigeants africains, pour la plupart, illégitimes aux yeux mêmes de leurs peuples. Ce qu'ils espèrent avant tout, c'est des compensations « sonnantes et trébuchantes » ou bien en terme de postes pour recycler ceux qui ne décolèrent pas de n'avoir pas eu le loisir de changer leur constitution pour s’éterniser au pouvoir...
Ils sont incapables de comprendre pourquoi, d'une année sur l'autre, les pluies ne viennent plus en leur temps, pourquoi elles durent moins longtemps, et pourquoi la productivité des récoltes baisse, éloignant un peu plus l'objectif de l’autosuffisance alimentaire... Mais qu’importe ! Aux yeux des dirigeants africains, l'important est ailleurs : continuer à vivre dans des espaces climatisés dans leurs palais comme dans leurs voitures, leurs garages, leurs toilettes... Et ils ne consomment, pour la grande majorité, que les produits d'importation… aidés en cela, pour ce qui concerne les pays francophones, par un Franc dit de la Communauté Financière Africaine (ex-Franc des colonies françaises d’Afrique) qui leur impose, bien sûr, de préférer les produits français aux produits locaux…



Quand l'offre extérieure prend le pas sur la demande intérieure des Africains
Ils ont beau n'être qu'égocentriques, tous les dirigeants du monde savent que sans énergie, il n’y a pas de vie, encore moins de développement ou de mieux-être. Alors, le retard énergétique de l'Afrique ne ferait-il pas partie intégrale de la stratégie postcoloniale de démultiplication et d'approfondissement du retard généralisé de l’Afrique avec le maintien de dirigeants autocrates et parfois, sinon souvent, incompétents, ce qui fait l'affaire de ceux qui les tiennent en laisse ?
Avec l’entrée tonitruante de la Chine sur la scène africaine, le développement des infrastructures en Afrique est devenu une priorité africaine, souvent sans aucun souci ni pour l’environnement, ni pour les populations expropriées, chassées, déplacées sans concertation et sans indemnisation. De plus, cette soif d’infrastructures s'assouvit sans aucune cohérence, puisque plus de 75 % des routes de proximité sont négligées. Les dirigeants préfèrent se concentrer sur les grands projets d’infrastructure où la corruption peut s’opérer en toute impunité et avec des doubles contrats, l’un officiel sous-estimé, l’autre informel et surestimé. Mais là encore, l’apanage de la corruption n’est pas africain, ce d’autant que l’Afrique est une terre de liberté pour les désormais très nombreux opérateurs chinois indépendants de l’Etat chinois. Alors, n'est-il pas temps de faire un choix entre prioriser les infrastructures aux dépens des populations spoliées au niveau du foncier et de l’environnement et opter pour des infrastructures dont les populations ont besoin ? Ne faut-il pas déclarer que la priorité des priorités, c'est l'énergie électrique : construction de centrales, infrastructures transport et de distribution ?
C’est pourtant le choix stratégique de l’alignement sur les « offres » occidentales qui prévaut dans la tête de nombreux dirigeants africains. Face à la sous-performance logistique des quelques infrastructures routières réussies et en référence aux coupures intempestives du réseau wifi, du réseau électrique, de l'alimentation en eau potable, de l'assainissement... l’Afrique au sud du Sahara -et plus particulièrement l’Afrique francophone- reste la championne de l’hypocrisie dans l’engagement des efforts réels, nécessaires et concertés avec les populations pour la réduction du réchauffement climatique.
C'est pourquoi il y a quelque chose d'obscène chez Faure Gnassingbé lorsqu'il tente d’opposer l’urgence de faire des efforts en matière d’environnement au besoin d’investir dans l’énergie…



lundi 9 novembre 2015

TOGO: Réserve de chasse pour la France-Afrique...


...ou comment
Massacrer les humains pour protéger les animaux !
Le Togo avait créé dans les années 70/80, un Parc National de préservation de sa faune et de sa flore qu'il a ensuite abandonné dans les années 90. Déjà à l'époque, les populations avaient été brutalement expulsées de leurs terres et de leurs domiciles, sans relogement et même sans relocalisation...
35 ans après, brusquement et sans aucune concertation et même sans aucune information, comme s'il avait été piqué par une mouche, ce même gouvernement décide de confisquer 179 000 ha aux paysans de la Région des Savanes pour... « réhabiliter » le Parc qu'il avait lui-même décidé d'abandonner...
Devant la demande d'explication exprimée par les jeunes des villages concernés, regroupés dans une Association du nom de « One Bloc », le gouvernement envoie la troupe qui charge une manifestation pacifique les 6 et 7 novembre 2015: d'après le gouvernement, on relève 5 morts par balles, mais les sources locales en annoncent 9 dont 7 manifestants et 2 militaires ! Prétexte : l'association n'est pas reconnue ! Comme si l'on avait besoin d'une association reconnue pour manifester, alors que la Constitution togolaise garanti à chaque citoyen le droit de manifester ! Dans ce pays sans foi ni loi, on croit rêver !
En réaction à cette situation, une réunion de crise a été organisée samedi 7 novembre à la présidence de la République sous la direction du Président de la République, Monsieur Faure Gnassingbé soi-même. Décision prise : «...des sanctions disciplinaires seront prises à l’endroit des éléments des forces de l’ordre auteurs des dérapages...» ! Ouf ! Voilà une décision énergique !
Malheureusement les Togolais connaissent la chanson : après chaque tuerie perpétrée par les militaires, c'est la même décision, mais jamais elle n'est appliquée ! Aucun Togolais n'a jamais connu un coupable ni mis au courant d'aucune punition, ce qui n'est rien d'autre qu'un encouragement à recommencer, l'impunité étant la règle générale appliquée aux militaires.
L'exemple de la mort par balles en 2013 de Douti Sinalengue et Sinandare Gouyano Anselme, lycéens à Dapaong, est très révélateur du système d'impunité dont bénéficient les militaires togolais. Le Premier ministre de l'époque, Monsieur Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu avait alors déclaré sur RFI: «C’est une grosse bavure que nous sommes en train d’examiner. Des sanctions seront prises contre l'auteur du tir tendu qui a touché un élève ». Depuis, RIEN ! Le fameux Premier Ministre a rendu son tablier et les militaires meurtriers courent toujours sous le soleil...
Ce qui caractérise la dictature togolaise, c'est son incapacité à engager le dialogue avec ses propres citoyens. Parce qu'elle a le monopole des armes, elle pense béatement que tout problème avec les populations ne doit se régler que par l'intimidation et la violence des armes, le tout couronné par l'impunité garantie à ses militaires. Ce refus du dialogue appelle nécessairement la violence pour régler le moindre conflit. Il est totalement incompréhensible et inadmissible qu'un gouvernement ne puisse gouverner un pays entier pendant 50 ans qu'en ne naviguant qu'à vue : aucune anticipation, aucune vision, aucun projet discuté, amendé pour être compris et accepté ! Mais la force, toujours la force brutale et aveugle, comme dans un zoo d'animaux sauvages...
Monsieur Faure Gnassingbé, non, les Togolais ne sont pas des bêtes sauvages que vous pouvez ainsi ordonner d'abattre pour votre bon plaisir !
Monsieur Faure Gnassingbé, je vous appelle à davantage de modération, à davantage de conscience, à davantage de considération pour votre peuple, à moins de mépris pour les hommes et les femmes que vous prétendez gouverner, c'est-à-dire protéger, instruire, soigner...
Le mauvais souvenir de la gestion chaotique du premier Parc est toujours présent dans les mémoires...et puis désormais et depuis 2005, les relations du gouvernement et des populations ne sont pas seulement ternies par la méfiance, mais par une véritable défiance !
Relancer un projet de Parc en chassant les paysans de leurs terres pour les loisirs du Chef, de ses oligarques civils et militaires et de leurs amis de la France Afrique, relève clairement du mépris et de la morgue.
Monsieur Faure Gnassingbé, dans d'autres pays, ce que vous ordonnez à vos militaires de faire à votre peuple vous condamnerait à l'indignité nationale !
Dans ce contexte dramatique, mes premières pensées vont aux familles de tous ces jeunes Togolais assassinés sans raison.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo, ses militants, ses sympathisants, ses amis ainsi que son président présentent leur compassion aux familles éplorées et les assurent de leur soutien et de leur solidarité dans le drame épouvantable qui les frappe.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo assure tous les habitants de la Région des Savanes, région scandaleusement abandonnée à elle-même depuis 50 ans par le RPT, de leur soutien et les exhorte à rester unis et solidaires dans cette nouvelle épreuve.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle le régime de Monsieur Faure Gnassingbé à davantage de retenue car la violence qu'il a toujours utilisée pour se maintenir au pouvoir a fait assez de victimes depuis un demi-siècle de règne.
Monsieur Faure Gnassingbé, mettez fin à l'impunité en faisant toute la lumière autour de ce massacre et en punissant les coupables.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle l'opposition à prendre ses VRAIES responsabilités, et à prendre conscience de l'extrême importance de son UNITÉ. Devant l'Histoire, sa responsabilité n'a jamais été aussi engagée !

jeudi 5 novembre 2015

'Fabre a perdu toute crédibilité...


Kofi Yamgnane: 'Fabre a perdu toute crédibilité en capitulant exactement comme son mentor'

Kofi Yamgnane, le leader de Sursaut-Togo s’est fait le moins attendre depuis l’élection présidentielle d’avril 2015 à la suite de laquelle il s’est contenté de condamner un scrutin non démocratique et la démarche de Jean-Pierre Fabre qui a pris part à cette élection alors même que les réformes n’étaient pas faites.

À la suite du putsch raté de l’ex RSP au Burkina Faso en Septembre dernier, l’ancien ministre français avait préconisé au Togo l’expérimentation d’un régime de transition qu’il pourra diriger pour remettre le Togo sur les rails.


Dans un entretien exclusif qu’il a accordé ce jeudi à Togo Breaking News, M. Yamgnane revient sur l’actualité brûlante de l’heure avec le vote du nouveau code pénal qui repénalise le délit de presse, sur les réformes politiques, les élections locales et le dernier appel lancé par Jean-Pierre Fabre pour le rassemblement des forces démocratiques.

« Le scrutin présidentiel est passé depuis 8 mois et...comme vous voyez, tout cela est "passé à l'as" sans que plus personne ne soit choqué, ni les institutions religieuses représentées par Mgr Barrigah soi-même, ni la Communauté internationale représentée par ce fameux et fumeux Groupe des 5, ni surtout l'opposition togolaise qui, loin de s'atteler à une analyse sérieuse et intelligente de la vraie situation des Togolais, se fait volontairement balader et "n'y voit que du feu ". Peuple togolais, l'heure est venue de ne plus sous-traiter ni ton sort, ni ton avenir à personne, mais de te lever en masse pour t'en occuper toi-même ! Le peuple frère burkinabé ne t'a-t-il pas montré le chemin de la liberté ? », lance-t-il au peuple togolais.

Lisez l’intégralité de l’entretien.

Togo Breaking News : Le gouvernement togolais vient de faire voter par l’Assemblée nationale, un nouveau code pénal jugé moderne par les autorités. Mais le Code contient des dispositions qui donnent la latitude aux juges de mettre en prison les journalistes en cas de publication d’informations jugées fausses. Quelle est votre appréciation sur cet état de chose ?

Kofi YAMGNANE (K.Y.) : En effet, j'ai lu les informations et les commentaires concernant ce nouveau « code pénal moderne » dont le Togo s'est doté. À n'en pas douter, le régime de Faure Gnassingbé a peur de la presse togolaise et souhaite la maintenir en détention ou à tout le moins, « en résidence surveillée ».

Jusqu'à présent, la presse écrite pouvait être interdite sans justification (on connaît des exemples nombreux et Lawson Bonero mis aux arrêts venait d’être libéré) ; les radios pouvaient être fermées par la fameuse HAAC ou bien encerclées par la junte militaire ; les télévisions privées pouvaient être bâillonnées à tout moment ; l'internet et le téléphone fermés et même RFI interdite de diffusion...

Tous ces actes anti démocratiques pouvaient être constatés, répertoriés et signalés sur le plan international...ce qui n'était pas sans effet sur un pouvoir dictatorial qui veut nier jusqu'à son identité.

Aujourd'hui avec ce nouveau code, la « démocrature » togolaise veut clairement signifier à qui le veut qu'elle a « légalisé » le contrôle des médias et que donc elle fera désormais ce qu'il lui plaira pour les faire taire « légalement ».

Il faut en prendre acte et se battre pour que cela cesse ; que cessent les violences ; que finisse l'impunité ; qu'advienne une société de justice, de paix et de développement. N'est-ce pas là la quintessence même de notre combat, le combat des vrais démocrates, le combat des Justes ?

Togo Breaking News : Depuis l’élection présidentielle d’avril dernier qui s’est soldée par la réélection de Faure Gnassingbé, on constate que l’opposition togolaise n’arrive pas à taire ses divergences pour aller de l’avant. Que préconisez-vous pour l’unité de l’opposition ?

K. Y. : Question difficile et équation impossible ! Si j'avais su comment faire pour amener ce cartel des oppositions à l'unité, il y a longtemps que je l'aurais fait ! Mais je « m'y suis cassé les dents » comme bien d'autres avant moi ! Comme disent les Français : « … on n'oblige pas à boire un âne qui n'a pas soif ! »...et l'opposition togolaise ressemble fort à un âne qui n'a pas soif. Le cartel des oppositions fait mal au cœur partout dans le monde : il se satisfait de « grappiller » ici et là les miettes des prébendes du pouvoir dont celui-ci parsème son chemin. Ses responsables constituent aujourd'hui une véritable « classe », classe dominante étroitement associée à l’exercice du pouvoir ou prospérant sous sa protection ! N'est-ce pas la raison pour laquelle elle est prise à partie par la masse, en particulier sa frange militante, et subit par conséquent les prémices de la vengeance en période de troubles...C'est le temps de la défiance, en attendant celui de la révolte...interne.

Oui j'ai parfaitement identifié les raisons de ces divisions, mais pour y trouver un remède, encore faut-il que les protagonistes soient convaincus du diagnostic et soient prêts à en accepter la prescription ! Nous n'en sommes toujours pas là, après 25 ans de combat vain : nous en sommes même bien loin et plus le temps passe, et plus nous nous en éloignons !

Togo Breaking News : Jean-Pierre Fabre a lancé le 10 octobre dernier un appel au rassemblement des forces démocratiques. Que vous inspire cet appel ? Allez-vous vous joindre à M. Fabre et son groupe ?

K. Y. : Oui j'ai entendu l'appel du « leader de l'opposition parlementaire », ainsi promu par le pouvoir en place. M. Fabre excelle dans ce genre d'exercice où il croit pouvoir cacher ses vraies intentions : « ...suivez tous mon panache clair : en dehors de moi, point de salut... ». C'est ce qu'il faut lire entre les lignes de tous ses appels.

Son péché originel est d'avoir accepté de partir aux élections en reniant le combat pour les réformes indispensables à un scrutin juste et équilibré. C'est dans ce revirement de dernière minute qu'il a perdu toute crédibilité en capitulant ainsi en rase campagne exactement comme son mentor il y a 4 ans.

Il peut toujours continuer à lancer ses appels, j'ai bien peur qu'il soit devenu inaudible... exactement comme son mentor.

Togo Breaking News : La question des réformes constitutionnelles et institutionnelles et celle des élections locales sont oubliées depuis un temps par l’opposition. À votre avis, comment faire pour arracher et les réformes et les élections que réclament d’ailleurs les partenaires du Togo ?

K. Y. : Oui le vrai mot, c'est bien « arracher » car, par nature, une dictature ne partage pas le pouvoir : donc pour lui, pas question ni de porter des réformes ni d'organiser des élections locales, toutes choses qui l'obligeraient à accepter l'idée du partage du pouvoir ! Faure Gnassingbé ne fera jamais de lui-même ces réformes. Il faut l'y contraindre. C'est ce travail de conviction que je mène ici où je suis et auquel j'appelle les Togolais, tous les Togolais.

Un scrutin à 2 tours, la limitation du nombre de mandats présidentiels, la décentralisation pour une gouvernance de proximité...sont des éléments qui font partie intégrante d'un régime démocratique. C'est pourquoi tous les partenaires du Togo appellent ce pouvoir à mettre en oeuvre ces réformes et ce faisant, personne ne peut les accuser d'ingérence, comme Faure Gnassingbé tente de le faire croire.

Se battre pour cette cause, une fois de plus trahie par M. Fabre, est une obligation humaine pour tous les Togolais et pour chaque Togolais. Ce que d'autres peuples ont fait, nous devons être capables de le faire aussi : nous battre et mourir, s'il le faut, pour que demain les Togolais vivent mieux.

Togo Breaking News : Lors des derniers évènements qui ont secoué le Burkina Faso, vous avez indiqué dans une tribune que vous êtes prêt à conduire une transition au Togo. Le Togo peut-il connaître une transition alors qu’il y a un président élu ?

K. Y. : En effet, le président s'est autoproclamé élu pour un 3e mandat(!), mais il n'est pas reconnu par son peuple avec qui il n'entretient que des relations de défiance, occultées par une atmosphère de violence inouïe et de peur permanente. Depuis plus de 50 ans, le pouvoir politique et économique ainsi que celui des armes sont détenus par la même ethnie, pour ne pas dire le même village, la même famille. Dès lors, la vie politique togolaise est négativement marquée par une multitude d’exclusions, de conflits d’intérêts et de luttes intestines à connotation régionaliste, ethno-centriste, voire clanique, le tout aggravé par un antagonisme structurel croissant des classes sociales, symptomatique d’un mal-vivre explosif illustré par 2 constats :

les intérêts d’une infime minorité de riches et très riches contre ceux de l’écrasante majorité de pauvres, très pauvres ;

une structuration sociale dépourvue de classes moyennes pour faire tampon entre ces deux extrêmes et qui bloque toute idée d'évolution sociale.

Nier que la vie politique de notre pays s'est structurée autour de l’attente plus ou moins avouée d’une "revanche politique", c'est tenter de se cacher derrière son petit doigt ou alors jouer à l'autruche.

Or ce que je veux, moi, c'est absolument écarter du Togo le spectre rwandais : voilà ce qui rend incontournable une transition dont le rôle sera de réconcilier, rassembler, pacifier et « civiliser » les relations afin de mettre le pays sur les rails de cet incontournable changement démocratique tant attendu.

C'est parce que cette transition est indispensable et c'est parce que je m'en sens capable que je le dis.

Togo Breaking News : Si vous aviez un message à adresser aux Togolais, que leur diriez-vous...

K. Y. : Peuple togolais,

Selon moi, en accord avec le pouvoir togolais, l'opposition s'évertue à te cacher l'essentiel du combat politique à mener au Togo. Mais toi, tu connais ces questions sans réponse auxquelles, tous les jours, tu sacrifies tes enfants :

. la question de la sécurité des citoyens : pour quelle cause exacte Étienne Yakanou a-t-il été arrêté et torturé à mort en prison ?

. la question de la violence politique, de l'arbitraire et de l'impunité : pour quelle cause 2 jeunes lycéens sont-ils morts récemment à Dapaong ?

. la question du rôle de l'armée : pourquoi les yeux fermés, l'armée togolaise accepte-t-elle, depuis 50 ans, de tirer sur un peuple sans défense ?

. la question de la démocratie : libertés collectives et individuelles, limitation du nombre de mandats présidentiels, scrutins à 2 tours, décentralisation, reconnaissance de la citoyenneté à la diaspora(première Région du Togo, sans droit de vote, sans droit à l'éligibilité!), justice républicaine...

. la question de la gestion économique du pays et de la juste redistribution des ressources nationales

. la question du développement (école, santé, infrastructures, énergie, agriculture, pêche...) et surtout la question de la vision pour le Togo dans 30 ou 50 ans et enfin celle de la fin de la navigation à vue en cours depuis 50 ans.

Le scrutin présidentiel est passé depuis 8 mois et...comme vous voyez, tout cela est "passé à l'as" sans que plus personne ne soit choqué, ni les institutions religieuses représentées par Mgr Barrigah soi-même, ni la Communauté internationale représentée par ce fameux et fumeux Groupe des 5, ni surtout l'opposition togolaise qui, loin de s'atteler à une analyse sérieuse et intelligente de la vraie situation des Togolais, se fait volontairement balader et « n'y voit que du feu ».

Peuple togolais, l'heure est venue de ne plus sous-traiter ni ton sort, ni ton avenir à personne, mais de te lever en masse pour t'en occuper toi-même ! Le peuple frère burkinabé ne t'a-t-il pas montré le chemin de la liberté ?


Propos recueillis par D. A.