lundi 9 novembre 2015

TOGO: Réserve de chasse pour la France-Afrique...


...ou comment
Massacrer les humains pour protéger les animaux !
Le Togo avait créé dans les années 70/80, un Parc National de préservation de sa faune et de sa flore qu'il a ensuite abandonné dans les années 90. Déjà à l'époque, les populations avaient été brutalement expulsées de leurs terres et de leurs domiciles, sans relogement et même sans relocalisation...
35 ans après, brusquement et sans aucune concertation et même sans aucune information, comme s'il avait été piqué par une mouche, ce même gouvernement décide de confisquer 179 000 ha aux paysans de la Région des Savanes pour... « réhabiliter » le Parc qu'il avait lui-même décidé d'abandonner...
Devant la demande d'explication exprimée par les jeunes des villages concernés, regroupés dans une Association du nom de « One Bloc », le gouvernement envoie la troupe qui charge une manifestation pacifique les 6 et 7 novembre 2015: d'après le gouvernement, on relève 5 morts par balles, mais les sources locales en annoncent 9 dont 7 manifestants et 2 militaires ! Prétexte : l'association n'est pas reconnue ! Comme si l'on avait besoin d'une association reconnue pour manifester, alors que la Constitution togolaise garanti à chaque citoyen le droit de manifester ! Dans ce pays sans foi ni loi, on croit rêver !
En réaction à cette situation, une réunion de crise a été organisée samedi 7 novembre à la présidence de la République sous la direction du Président de la République, Monsieur Faure Gnassingbé soi-même. Décision prise : «...des sanctions disciplinaires seront prises à l’endroit des éléments des forces de l’ordre auteurs des dérapages...» ! Ouf ! Voilà une décision énergique !
Malheureusement les Togolais connaissent la chanson : après chaque tuerie perpétrée par les militaires, c'est la même décision, mais jamais elle n'est appliquée ! Aucun Togolais n'a jamais connu un coupable ni mis au courant d'aucune punition, ce qui n'est rien d'autre qu'un encouragement à recommencer, l'impunité étant la règle générale appliquée aux militaires.
L'exemple de la mort par balles en 2013 de Douti Sinalengue et Sinandare Gouyano Anselme, lycéens à Dapaong, est très révélateur du système d'impunité dont bénéficient les militaires togolais. Le Premier ministre de l'époque, Monsieur Arthème Séléagodji Ahoomey-Zunu avait alors déclaré sur RFI: «C’est une grosse bavure que nous sommes en train d’examiner. Des sanctions seront prises contre l'auteur du tir tendu qui a touché un élève ». Depuis, RIEN ! Le fameux Premier Ministre a rendu son tablier et les militaires meurtriers courent toujours sous le soleil...
Ce qui caractérise la dictature togolaise, c'est son incapacité à engager le dialogue avec ses propres citoyens. Parce qu'elle a le monopole des armes, elle pense béatement que tout problème avec les populations ne doit se régler que par l'intimidation et la violence des armes, le tout couronné par l'impunité garantie à ses militaires. Ce refus du dialogue appelle nécessairement la violence pour régler le moindre conflit. Il est totalement incompréhensible et inadmissible qu'un gouvernement ne puisse gouverner un pays entier pendant 50 ans qu'en ne naviguant qu'à vue : aucune anticipation, aucune vision, aucun projet discuté, amendé pour être compris et accepté ! Mais la force, toujours la force brutale et aveugle, comme dans un zoo d'animaux sauvages...
Monsieur Faure Gnassingbé, non, les Togolais ne sont pas des bêtes sauvages que vous pouvez ainsi ordonner d'abattre pour votre bon plaisir !
Monsieur Faure Gnassingbé, je vous appelle à davantage de modération, à davantage de conscience, à davantage de considération pour votre peuple, à moins de mépris pour les hommes et les femmes que vous prétendez gouverner, c'est-à-dire protéger, instruire, soigner...
Le mauvais souvenir de la gestion chaotique du premier Parc est toujours présent dans les mémoires...et puis désormais et depuis 2005, les relations du gouvernement et des populations ne sont pas seulement ternies par la méfiance, mais par une véritable défiance !
Relancer un projet de Parc en chassant les paysans de leurs terres pour les loisirs du Chef, de ses oligarques civils et militaires et de leurs amis de la France Afrique, relève clairement du mépris et de la morgue.
Monsieur Faure Gnassingbé, dans d'autres pays, ce que vous ordonnez à vos militaires de faire à votre peuple vous condamnerait à l'indignité nationale !
Dans ce contexte dramatique, mes premières pensées vont aux familles de tous ces jeunes Togolais assassinés sans raison.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo, ses militants, ses sympathisants, ses amis ainsi que son président présentent leur compassion aux familles éplorées et les assurent de leur soutien et de leur solidarité dans le drame épouvantable qui les frappe.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo assure tous les habitants de la Région des Savanes, région scandaleusement abandonnée à elle-même depuis 50 ans par le RPT, de leur soutien et les exhorte à rester unis et solidaires dans cette nouvelle épreuve.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle le régime de Monsieur Faure Gnassingbé à davantage de retenue car la violence qu'il a toujours utilisée pour se maintenir au pouvoir a fait assez de victimes depuis un demi-siècle de règne.
Monsieur Faure Gnassingbé, mettez fin à l'impunité en faisant toute la lumière autour de ce massacre et en punissant les coupables.
Le Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle l'opposition à prendre ses VRAIES responsabilités, et à prendre conscience de l'extrême importance de son UNITÉ. Devant l'Histoire, sa responsabilité n'a jamais été aussi engagée !

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