...ou
comment
Massacrer les
humains pour protéger les animaux !
Le
Togo avait créé dans les années 70/80, un Parc National de
préservation de sa faune et de sa flore qu'il a ensuite abandonné
dans les années 90. Déjà à l'époque, les populations avaient été
brutalement expulsées de leurs terres et de leurs domiciles, sans
relogement et même sans relocalisation...
35
ans après, brusquement et sans aucune concertation et même sans
aucune information, comme s'il avait été piqué par une mouche, ce
même gouvernement décide de confisquer 179 000 ha aux paysans de la
Région des Savanes pour... « réhabiliter » le Parc
qu'il avait lui-même décidé d'abandonner...
Devant
la demande d'explication exprimée par les jeunes des villages
concernés, regroupés dans une Association du nom de «
One Bloc », le gouvernement envoie la troupe qui charge une
manifestation pacifique les 6 et 7 novembre 2015: d'après le
gouvernement, on relève 5 morts par balles, mais les sources locales
en annoncent 9 dont 7 manifestants et 2 militaires !
Prétexte : l'association n'est pas reconnue ! Comme si
l'on avait besoin d'une association reconnue pour manifester, alors
que la Constitution togolaise garanti à chaque citoyen le droit de
manifester ! Dans ce pays sans foi ni loi, on croit rêver !
En
réaction à cette situation, une réunion de crise a été organisée
samedi 7 novembre à la présidence de la République sous la
direction du Président de la République, Monsieur Faure Gnassingbé
soi-même. Décision prise : «...des sanctions disciplinaires
seront prises à l’endroit des éléments des forces de l’ordre
auteurs des dérapages...» ! Ouf ! Voilà une décision
énergique !
Malheureusement
les Togolais connaissent la chanson : après chaque tuerie
perpétrée par les militaires, c'est la même décision, mais jamais
elle n'est appliquée ! Aucun Togolais n'a jamais connu un
coupable ni mis au courant d'aucune punition, ce qui n'est rien
d'autre qu'un encouragement à recommencer, l'impunité étant la
règle générale appliquée aux militaires.
L'exemple
de la mort par balles en 2013 de Douti Sinalengue et Sinandare
Gouyano Anselme, lycéens à Dapaong, est très révélateur du
système d'impunité dont bénéficient les militaires togolais. Le
Premier ministre de l'époque, Monsieur
Arthème
Séléagodji Ahoomey-Zunu avait alors déclaré sur RFI: «C’est
une grosse bavure que nous sommes en train d’examiner. Des
sanctions seront prises contre l'auteur du tir tendu qui a touché un
élève ». Depuis, RIEN ! Le fameux Premier Ministre a rendu
son tablier et les militaires meurtriers courent toujours sous le
soleil...
Ce
qui caractérise la dictature togolaise, c'est son incapacité à
engager le dialogue avec ses propres citoyens. Parce qu'elle a le
monopole des armes, elle pense béatement que tout problème avec les
populations ne doit se régler que par l'intimidation et la violence
des armes, le tout couronné par l'impunité garantie à ses
militaires. Ce refus du dialogue appelle nécessairement la violence
pour régler le moindre conflit. Il est totalement incompréhensible
et inadmissible qu'un gouvernement ne puisse gouverner un pays entier
pendant 50 ans qu'en ne naviguant qu'à vue : aucune
anticipation, aucune vision, aucun projet discuté, amendé pour être
compris et accepté ! Mais la force, toujours la force brutale
et aveugle, comme dans un zoo d'animaux sauvages...
Monsieur
Faure Gnassingbé, non, les Togolais ne sont pas des bêtes sauvages
que vous pouvez ainsi ordonner d'abattre pour votre bon plaisir !
Monsieur
Faure Gnassingbé, je vous appelle à davantage de modération, à
davantage de conscience, à davantage de considération pour votre
peuple, à moins de mépris pour les hommes et les femmes que vous
prétendez gouverner, c'est-à-dire protéger, instruire, soigner...
Le
mauvais souvenir de la gestion chaotique du premier Parc est toujours
présent dans les mémoires...et puis désormais et depuis 2005, les
relations du gouvernement et des populations ne sont pas seulement
ternies par la méfiance, mais par une véritable défiance !
Relancer
un projet de Parc en chassant les paysans de leurs terres pour les
loisirs du Chef, de ses oligarques civils et militaires et de leurs
amis de la France Afrique, relève clairement du mépris et de la
morgue.
Monsieur
Faure Gnassingbé, dans d'autres pays, ce que vous ordonnez à vos
militaires de faire à votre peuple vous condamnerait à l'indignité
nationale !
Dans
ce contexte dramatique, mes premières pensées vont aux familles de
tous ces jeunes Togolais assassinés sans raison.
Le
Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo, ses militants, ses
sympathisants, ses amis ainsi que son président présentent leur
compassion aux familles éplorées et les assurent de leur soutien et
de leur solidarité dans le drame épouvantable qui les frappe.
Le
Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo assure tous les
habitants de la Région des Savanes, région scandaleusement
abandonnée à elle-même depuis 50 ans par le RPT, de leur soutien
et les exhorte à rester unis et solidaires dans cette nouvelle
épreuve.
Le
Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle le régime de
Monsieur
Faure
Gnassingbé à davantage de retenue car la violence qu'il a toujours
utilisée pour se maintenir au pouvoir a fait assez de victimes
depuis un demi-siècle de règne.
Monsieur
Faure Gnassingbé, mettez fin
à l'impunité en faisant toute la lumière autour de ce massacre et
en punissant les coupables.
Le
Mouvement populaire et patriotique Sursaut-Togo appelle l'opposition
à prendre ses VRAIES responsabilités, et à prendre conscience de
l'extrême importance de son UNITÉ. Devant l'Histoire, sa
responsabilité n'a jamais été aussi engagée !
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