Comment
le Togo mystifie le monde occidental, l'Europe et la France...
50 des 55 pays d’Afrique font partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et pourtant ils n'émettent que 4,55 % de gaz à effet de serre du monde.
50 des 55 pays d’Afrique font partie des pays les plus vulnérables au réchauffement climatique. Et pourtant ils n'émettent que 4,55 % de gaz à effet de serre du monde.
L’Afrique
a choisi, ou plutôt n’a pas choisi, d’assurer son développement
sélectif, c’est-à-dire ne pas laisser de côté les catégories
les plus faibles et les plus pauvres de sa population en ne prenant
aucun compte des conséquences du réchauffement et des dérèglements
climatiques dont ces catégories sont les victimes tout désignées.
Est-il encore possible aujourd'hui de traiter séparément la
pauvreté, les migrations et les formes de corruption ou
d’expropriation des populations sous le couvert de la création, la
protection ou l’extension de zones protégées pour les animaux ?
C'est
pourtant exactement ce que le gouvernement togolais a choisi de faire
en ce moment dans le Nord du pays, à Mango. Après avoir abandonné
son Parc national depuis 30 ans, le gouvernement togolais vient de
décider brusquement de le réhabiliter en vue de faire bonne figure
à Paris lors de la COP21.
L’objectif
recherché par Faure Gnassingbé, qui ne se soucie guère de
l'environnement de son pays, est de passer pour un climato-actif ou
un climato-optimiste puisque les médias français « dénonceraient »
les climato-sceptiques qui craignent du coup les sanctions de la part
de leur « tuteur économique ».
Ce
genre de bluff a déjà fonctionné concernant le Mali où il a
envoyé quelques soldats togolais en soutien à la France dans sa
guerre contre les « barbus » en échange d'un silence
coupable de la France sur les élections présidentielles de 2015
purement et simplement volées ! Les autorités officielles
françaises vont-elles encore se faire rouler dans la farine de maïs
lors de la COP 21, comme ils l'ont été lors du conflit du Mali ?
Aussi, je les ai invitées à aller regarder sur les réseaux sociaux
les photos insoutenables des massacres de Mango où le zèle du
système Faure Gnassingbé pour protéger la
faune est inversement proportionnel à son souci d’améliorer le
bien-être des populations...
Pourtant
les populations, qui ont toujours vécu en harmonie avec leur
environnement qu'elles vénèrent(forêts et rivières sacrées,
animaux-totem à protéger, espaces interdits...etc.), ont pris de
nombreuses initiatives de protection et de développement durable.
Wangari Muta Maathai, une femme africaine militante du Kenya à qui a
été attribué
le
prix Nobel, en est un exemple vivifiant, elle qui a consacré sa vie
à sauver son environnement en plantant et en faisant planter des
millions d'arbres… Autour de Mango, les Wangari Muta Maathai sont
légion.
En
réalité, les efforts pour protéger l’environnement passent par
une régulation du foncier en Afrique, notamment la lutte contre
l’accaparement des terres en communauté de biens par des
multinationales sans vergogne et par un Etat comprador dont les
élites arrivistes témoignent d’une arrogance indescriptible
vis-à-vis des « gens
simples »
en envoyant des militaires-miliciens tirer sur toute forme de volonté
de défendre un espace vital pour des villages entiers. Sur ce
terrain, ce sont des expropriations sans compensations que subissent
les populations sur le terrain, que ce soit pour faire des routes ou
pour protéger la faune comme à Mango au Nord du Togo où il y a eu
au moins 5 morts, 55 blessés et 2 disparus. Le problème de fond
reste celui de l’accaparement de 179 000 ha de terres de 38
villages forcés par le Gouvernement à être déplacés, sans même
savoir où aller.
Mais
l’argument fallacieux utilisé par celui qui dirige le Togo, Faure
Gnassingbé, ne devrait pas tromper cette fois-ci le Président
français, François Hollande. En effet, l’Etat togolais, sans
aucune information préalable des populations concernées, décide la
réhabilitation manu-militari de la faune (zones dites protégées)
autour de la ville de Mango au Nord du Togo où habitent les
populations les plus pauvres du pays et sans défense, en éprouvant
un besoin urgent d’annoncer à la COP 21 l’augmentation
importante mais non planifiée et sans cohérence des aires protégées
au Togo afin d’y faire bonne figure, en ignorant qu'il est
essentiel de respecter
l’humain d’abord, l’environnement suivra naturellement.
Le
Gouvernement togolais tente donc de faire croire que les populations
autochtones de Mango s’opposent à la mise en place de la
protection de la « faune ». Encore lui faut-il, après
les élections usurpées de 2015, reconnaître que les prédateurs ne
peuvent être les populations qui vivent en symbiose avec leur faune,
leur forêt ou leur savane dont ils tirent tout et qu’ils vénèrent
…
Si
les dirigeants africains pouvaient protéger et respecter d’abord
les « humains »
en acceptant l’autodétermination et l’alternance politiques, les
70 % des Africains vivant en zone rurale et les plus touchés par le
réchauffement climatique auraient enfin la chance de choisir leurs
représentants pour les défendre à la prochaine COP 22 qui
gagnerait à être organisée en Afrique, peut-être là où il fait
le plus chaud…
Éléphants
blancs ou éléphants des
Blancs ?
Environ
85 % de la population mondiale ont accès à l’énergie électrique.
Mais plus de 65 % des Africains au sud du Sahara n’y ont pas
accès(plus de 70 % au Togo).
Sous la gestion dynastique de systèmes politiques clientélistes,
comme on le voit au Burundi, au Cameroun, au Congo, en République
Démocratique du Congo, en Guinée Equatoriale, au Tchad, au Togo...
etc. (pour ne citer que ces pays), les nantis qui ont accès à
l’énergie en Afrique n'imaginent pas le niveau de dépenses qu'ils
imposent aux autres, la très grande masse, engagées dans la
recherche de solutions alternatives(polluantes, et destructrices des
forêts) ! De toute sa production d'énergie électrique,
l'Afrique n'a pu comptabiliser seulement que 0,7% d’énergie
renouvelable en 2012, contre 55% pour le charbon ! Quelle mouche
a-t-elle donc piqué les dirigeants africains pour les « obliger »
à « botter en touche » l’énergie gratuite qu’est
l'énergie solaire ?
Et
pourtant, sous le couvert « d'intérêts communs bien
compris », les dirigeants africains viendront à Paris
recommander la réalisation de projets grandioses, ces fameux
éléphants blancs( les Africains disent éléphants des
Blancs!), dont la population ne tire aucune amélioration de sa vie
quotidienne, mais qui, par ces systèmes de ristournes, enrichissent
toujours davantage Noirs et Blancs, corrompus et corrupteurs déguisés
en agents du développement accéléré et de réducteurs de la
pauvreté !
Il en a toujours été ainsi des nombreux projets énergétiques
devenus de vrais « faux-
projets»
transposés par des Français tels Borloo qui s'entiche subitement de
ces pauvres Africains ou bien des Chinois qui, pour construire leurs
projets d'infrastructures, font tout venir de Chine, y compris leur
main-d'oeuvre !
Les dirigeants africains face
au réchauffement climatique
Alors, le
réveil tardif des dirigeants africains pour prendre au sérieux
l’écologie et la préservation de l’environnement devrait faire
sourire, pour ne pas en pleurer. En effet, lorsque pendant plus de 50
ans de gouvernement « souverain », on n'a pas été
capable de placer les intérêts des populations en tête des
priorités, il est difficile de faire croire qu'on vient faire à
Paris des propositions en faveur des peuples africains.
En
réalité, seules les annonces de « compensations »
pécuniaires font bouger un grand nombre de dirigeants africains.
C'est la raison pour laquelle François Hollande, l’organisateur en
chef de la Conférence des parties(COP 21 de Paris) ne doit pas se
méprendre sur le sérieux de « l’engagement » de
dirigeants africains, pour la plupart, illégitimes aux yeux mêmes
de leurs peuples. Ce qu'ils espèrent avant tout, c'est des
compensations « sonnantes
et trébuchantes »
ou bien en terme de postes pour recycler ceux qui ne décolèrent pas
de n'avoir pas eu le loisir de changer leur constitution pour
s’éterniser au pouvoir...
Ils sont
incapables de comprendre pourquoi, d'une année sur l'autre, les
pluies ne viennent plus en leur temps, pourquoi elles durent moins
longtemps, et pourquoi la productivité des récoltes baisse,
éloignant un peu plus l'objectif de l’autosuffisance
alimentaire... Mais qu’importe ! Aux yeux des dirigeants
africains, l'important est ailleurs : continuer à vivre dans
des espaces climatisés dans leurs palais comme dans leurs voitures,
leurs garages, leurs toilettes... Et ils ne consomment, pour la
grande majorité, que les produits d'importation… aidés en cela,
pour ce qui concerne les pays francophones, par un Franc dit de la
Communauté Financière Africaine (ex-Franc des colonies françaises
d’Afrique) qui leur impose, bien sûr, de préférer les produits
français aux produits locaux…
Quand l'offre extérieure prend
le pas sur la demande intérieure des Africains
Ils ont
beau n'être qu'égocentriques, tous les dirigeants du monde savent
que sans énergie, il n’y a pas de vie, encore moins de
développement ou de mieux-être. Alors, le retard énergétique de
l'Afrique ne ferait-il pas partie intégrale de la stratégie
postcoloniale de démultiplication et d'approfondissement du retard
généralisé de l’Afrique avec le maintien de dirigeants
autocrates et parfois, sinon souvent, incompétents, ce qui fait
l'affaire de ceux qui les tiennent en laisse ?
Avec
l’entrée tonitruante de la Chine sur la scène africaine, le
développement des infrastructures en Afrique est devenu une priorité
africaine, souvent sans aucun souci ni pour l’environnement, ni
pour les populations expropriées, chassées, déplacées sans
concertation et sans indemnisation. De plus, cette soif
d’infrastructures s'assouvit sans aucune cohérence, puisque plus
de 75 % des routes de proximité sont négligées. Les dirigeants
préfèrent se concentrer sur les grands projets d’infrastructure
où la corruption peut s’opérer en toute impunité et avec des
doubles contrats, l’un officiel sous-estimé, l’autre informel et
surestimé. Mais là encore, l’apanage de la corruption n’est pas
africain, ce d’autant que l’Afrique est une terre de liberté
pour les désormais très nombreux opérateurs chinois indépendants
de l’Etat chinois. Alors, n'est-il pas temps de faire un choix
entre prioriser les infrastructures aux dépens des populations
spoliées au niveau du foncier et de l’environnement et opter pour
des infrastructures dont les populations ont besoin ? Ne faut-il
pas déclarer que la priorité des priorités, c'est l'énergie
électrique : construction de centrales, infrastructures
transport et de distribution ?
C’est
pourtant le choix stratégique de l’alignement sur les « offres »
occidentales qui prévaut dans la tête de nombreux dirigeants
africains. Face à la sous-performance logistique des quelques
infrastructures routières réussies et en référence aux coupures
intempestives du réseau wifi, du réseau électrique, de
l'alimentation en eau potable, de l'assainissement... l’Afrique au
sud du Sahara -et plus particulièrement l’Afrique francophone-
reste la championne de l’hypocrisie dans l’engagement des efforts
réels, nécessaires et concertés avec les populations pour la
réduction du réchauffement climatique.
C'est
pourquoi il y a quelque chose d'obscène chez Faure Gnassingbé
lorsqu'il tente d’opposer l’urgence de faire des efforts en
matière d’environnement au besoin d’investir dans l’énergie…
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