mercredi 25 février 2015

TOGO: UN BILAN PEU FLATTEUR!



Une démocratie en trompe-l'oeil
Depuis l’élection présidentielle du 4 mars 2010, le climat politique au Togo n’avait cessé de se dégrader. Au déclin du débat politique s’ajoutaient de nombreuses dérives du pouvoir: violations des droits de l'Homme, cas de torture, impunité, dénis de droits et de justice, entraves aux activités des partis, etc..

Les conclusions des différents dialogues, notamment l’Accord Politique Global (APG) d’août 2006, les recommandations de la mission d’établissement des faits des Nations Unies de 2005, celles des missions d’observation électorale de l’Union européenne en 2007 et en 2010, sont globalement demeurées lettres mortes. La continuité d’un pouvoir corrompu de type dictatorial, privilégiant l’ethnocentrisme, est décriée par une population qui aspire au changement.

Le régime togolais présente les apparences d’une «démocratie cosmétique» alors que les fondements de la dictature du Général Eyadema ont été consolidés par son fils, Faure Gnassingbé lui-même.

L’illégitimité du pouvoir est patente et se caractérise par :
- une succession dynastique: lors de la prochaine élection présidentielle, en 2015, les Gnassingbé père et fils auront présidé 48 ans durant;
- un découpage électoral sur mesure, défavorisant outrageusement le sud;
- des élections présidentielles en 2005 et 2010 aux résultats contestés car entachées de fraudes. Pour que les futures élections traduisent la volonté populaire, peut-être conviendrait-il d’impliquer les Nations Unies comme en RCI.

L’inféodation des corps constitués (cour constitutionnelle, cour suprême, commission électorale nationale indépendante, haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, commission nationale des droits de l’Homme, cour des comptes, etc.) conduit à leur instrumentalisation et à la violation des lois et dispositions constitutionnelles, la séparation des pouvoirs ne demeurant qu’un concept virtuel.

Le pillage ou le bradage des ressources nationales (port autonome de Lomé, phosphates, douanes, impôts, or, marbre, clinker) et l’appropriation de l’argent de l’État par le clan kabyè, soutenu par l’armée, se poursuit. Le Togo figure ainsi parmi les 35 pays les plus corrompus (Transparency International, 2010) et d’aucuns ont pu qualifier ce système économique de «libéralisme mafieux»

Une répression toujours irrationnelle des manifestations pacifiques par les forces de l’ordre et une résurgence sporadique des milices qui, avec leurs provocations, tentent d’exploiter les divisions ethniques par une instrumentalisation politique du tribalisme, cherchent à créer une psychose afin de démobiliser la contestation et neutraliser l’opposition.

Depuis 2005, l’image nationale et internationale du Président Faure Gnassingbé (un Chef d’État autiste, terré dans ses palais, communiquant peu, jouisseur entouré de conseillers-courtisans corrompus et de maîtresses, cultivant avec insolence un luxe ostentatoire, friand de ripailles, de prodigalités et de voyages d’agrément à l’étranger) n’a eu de cesse de se dégrader et de se dévaluer. Car tel est, au Togo, « démocratie en trompe- l’œil », « démocratie apaisée », comme diraient d'aucuns le paradoxe d’une gouvernance dans l’opulence qui contraste avec la misère persistante de la population : ainsi, déjà, selon Forbes, la fortune personnelle du Général Eyadema était évaluée en 2005 à 4,5 milliards de dollars, soit alors le triple de la dette extérieure du pays ou encore 4 années budgétaires du pays.
Le « Prince » a raté l’occasion de conclure un contrat social avec le peuple, qu’il aurait fondé sur la construction d’un autre Togo au moyen d’une véritable réforme de l’État.
Un pouvoir qui se nourrit des divisions de l'opposition
Le dialogue entre un pouvoir qui se nourrit des divisions de l'opposition et ne peut concevoir l’éventualité même d’une alternance, et cette même opposition qui s’est radicalisée, demeure dans une impasse. Toute proposition de négociation semble désormais arriver trop tard et l’appel à une médiation, si possible internationale, traduit bien l’ampleur de la crise de confiance entre les différents acteurs de la scène politique.

Dans une logique de conservation du pouvoir, après que l’UFC de Gilchrist Olympio (ou plutôt ce qu’il en reste) eût signé, fin mai 2010, « la paix des braves » et accepté de participer au gouvernement, l’objectif de la nouvelle formation politique UNIR, qui a succédé au RPT, est de phagocyter progressivement les autres partis.

Bénéficiant d’une popularité réelle, Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), est désormais le leader de l’opposition, certes contesté car la majorité des Togolais doute de ses qualités de rassembleur. Sa figure est restée celle de l’activiste et de l’agitateur sans vraiment prendre celle qui incarnerait l’alternance. L’homme est davantage à l’aise dans la contestation que dans la proposition. Il compte certes arriver au pouvoir par les urnes (son parti a désormais le plus grand nombre de députés parmi les formations politiques de l’opposition), mais tout en restant sur des postures de contestataire, ce qui est parfaitement antinomique.

L’alternance démocratique paraît difficile à conquérir alors que le Président sortant, qui dispose à profusion des moyens de l’État, affronte en permanence une opposition en manque de stratégie, en proie à des querelles intestines, victime d’une guerre des ego, et donc incapable de se doter d’une candidature unique, seule clé d’une possible victoire dans un scrutin à un seul tour.
Telle est aujourd'hui la situation objective du Togo qui s'apprête pourtant à aller au scrutin présidentiel le 15 avril 2015 : il n'est pas déraisonnable de penser que les « dés sont pipés ».
Alors pourquoi l'opposition, par sa participation au scrutin, se prête-t-elle à ce jeu de légitimation objective par elle-même d'un pouvoir dont le peuple ne veut pas ?















dimanche 22 février 2015

KAYLA: MORTE POUR RIEN?

Suite au silence assourdissant du monde à l'annonce de la mort de Kayla Mueller,
 jeune otage américaine disparue la semaine dernière en Syrie, me sont venus ces quelques mots...
 Pour que vive sa mémoire et pour que se transmette son message d'amour.

  
 Hello Charlie
 Tu es des millions
 Et je suis seule.
  
 Je ne suis pas toi
 Libre j'aurais pu l'être.
  
 Je suis Kayla.
  
 Dans la rue pour moi
 Personne n'est descendu
 Pas un mot pas un pas
 Pas une main serrant fort une autre main.
  
 Personne
 Pas même toi
 Tu n'es pas moi.
  
 Je suis Kayla.
  
 Je suis un cri
 Sur ma joue une larme de sang.
  
 Juste une goutte de l'obscur
 Fleuve sans rivage
 Rouge
 Du sang
 Des enfants assassinés
 De Syrie.
  
 Je suis Kayla.
  
 Je hurle
 Et tu te tais 
 Au chaud devant ta télé.
  
 Les rues sont vides
 Silence on assassine
 Les enfants
 De mon coeur.
  
 Je suis Kayla.
  
 Charlie
 Réveille-toi!
  
  
 C'est pour les enfants que Kayla était partie en Syrie. Je pense à elle.
 Merci

vendredi 20 février 2015

LETTRE OUVERTE AUX INTELLECTUELS AFRICAINS




Chers frères et soeurs,
J'ai lu avec plaisir et avec intérêt vos réflexions sur la politique, votre vision du monde, la philosophie, l'alternance, le pouvoir... J'ai suivi vos travaux consacrés à la nécessité du  changement en Afrique. Vos travaux sont exclusivement guidés par la pensée occidentale, je veux dire « gréco-romaine ». Vous vous êtes rarement penchés sur la grande et la petite histoire de l'Afrique pour tenter d'en extraire une expérience qui pourrait servir le « monde moderne ».
Dans mon dernier livre « Afrique, introuvable démocratie », je constate, pour m'en plaindre, l'absence des intellectuels noirs dans la recherche de la meilleure forme de démocratie pour demain : comment le genre humain va-t-il mieux vivre demain avec lui-même ?
Or je constate en vous lisant et en suivant vos travaux, que vous vous êtes sûrement penché sur ce questionnement.
Je ne suis pas un intellectuel (ni philosophe, ni sociologue...etc.), mais juste un homme politique tourné vers l'action (le social, l'économique, l'environnemental...). Pour fonder et soutenir cette action, j'ai besoin de la réflexion menée par des hommes et des femmes comme vous.
En particulier, je m'interroge sur la nature de la démocratie à instaurer en Afrique, qui soit conforme à nos civilisations et à nos cultures.
Par ailleurs, pour l'avoir pratiquée en France à un très haut niveau et pendant plus de 30 ans, je dis que la démocratie occidentale n'a aucun mystère pour moi : je connais ses qualités et son efficacité, mais je connais aussi ses limites. Cela me permet aujourd'hui d'affirmer qu'elle est presque totalement inadaptée à la vision africaine du monde et que c'est le rôle des intellectuels africains de nous montrer les fondements et le chemin de cette démocratie africaine.
Chers frères et soeurs, il y a bien longtemps que cette question me trotte dans la tête et c'est pourquoi à l'aube du 21e siècle, j'ai interrogé quelques grands Africains dont Aimé CÉSAIRE et Nelson Madiba MANDELA avant leur mort.
Ils m'ont donné une lampe-torche afin que, comme me disait le Moro Naaba, dans la totale obscurité de ce monde, « je cherche et trouve un Homme », n'êtes-vous pas cet homme...
Je me permets donc de vous soumettre mon questionnement, en espérant que grâce à votre propre réflexion, vous m'indiquerez une voie vers la démocratie africaine que nous pourrions construire ensemble puis suivre pour le Togo dès le changement intervenu.

Lorsque dans mes discours je parle d'alternative et non d'alternance, c'est à ce projet que je songe...

vendredi 13 février 2015

L'AFRIQUE À LA CROISÉE DES CHEMINS?




J'appartiens à cette génération d'Africains qu'on qualifie «d'intermédiaire», celle qui avait moins de 15 ans au moment des indépendances des pays africains. Nous étions assez grands pour connaître, comprendre et même admirer ceux que nous avons accepté d'appeler «les pères des indépendances»: Ben Bella, Bourguiba, Nasser, Haïlé Sélassié, Senghor, Sékou Touré, Houphouët-Boigny, Nkrumah, Olympio, Lumumba, Kenyatta, Modibo Kéita, Mandela, ainsi que les non-alignés: Gandhi, Sihanouk, Tito, et...les autres. Cependant nous n'étions pas assez «mûrs» pour participer aux luttes contre le colonisateur, autrefois esclavagiste.
Notre génération a accédé ensuite au pouvoir, succédant à ces figures de proue qui furent parfois éliminées par le crime.
Qu'en a-t-elle fait, de ce pouvoir conquis dans la violence, souvent avec l'aide des colonisateurs que nos pères croyaient avoir mis dehors, mais qui utilisent les nouveaux venus pour régler leurs comptes à ceux qui avaient osé les braver pour libérer leurs pays?
Incapables de montrer le chemin de la liberté si chèrement conquise, incapables de guider leurs peuples vers le développement, avides de richesses, les nouveaux maîtres de l'Afrique sont quasiment tous devenus, peu ou prou, des dictateurs, des suceurs du sang de leurs propres frères et sœurs.
Découragée, désespérée, affamée, la génération suivante, celle qui est arrivée après la mienne, a purement et simplement déserté le combat pour la liberté. Réfugiée dans le combat pour la survie, reprenant à son compte les valeurs d’argent et d’individu, aujourd’hui dominantes, elle a cru n'avoir plus que le choix entre:
  • émigrer quoi qu'il arrive et quel qu'en soit le prix à payer : beaucoup ont disparu pendant cette macabre «transhumance»; la plupart de ceux qui sont parvenus à «l'eldorado» traînent leur misère dans les villes européennes ou américaines, bardés de diplômes universitaires mais obligés d'accepter pour quelques euros, des boulots de sous-hommes: éboueurs, gardiens d'immeubles, membres d'organismes de sécurité privée... surexploités, mal logés, pourchassés par la police...
  • se transformer, en Afrique, en bandits de grands chemins : coupeurs de routes, racketteurs, preneurs d'otages, pirates des mers, trafiquants en tous genres, chefs de guerre, assassins...
Au besoin, ils espèrent ennoblir leurs crimes en invoquant la «guerre sainte», le djihad, en appelant l'islam au secours, alors que ce faisant, ils trahissent allègrement le prophète, le Coran, la Sunna...

L'Afrique est à la croisée des chemins: c'est le moment pour la jeune génération de se ressaisir, de reprendre le chemin de la conscience et de se mettre au travail pour délivrer le continent.

mardi 10 février 2015

TOGO 2015: CONTRAT AVEC LE PEUPLE TOGOLAIS POUR UNE SOCIÉTÉ NOUVELLE



Les 52 propositions suivantes illustrent et concrétisent le Contrat que nous voulons signer avec le peuple togolais pour une société nouvelle, dont le cadre de construction est la démocratie consensuelle (l’être humain au centre de toutes les préoccupations) et basée sur six défis prioritaires à relever en 5 ans:
  1. le défi alimentaire
  2. l’accès à la santé pour tous
  3. l'accès à l’éducation pour tous
  4. l’exploitation des richesses naturelles potentielles
  5. la réconciliation nationale
  6. l'emploi pour tous, notamment les jeunes

LA RENAISSANCE EN 14 CHAPITRES ET 52 ENGAGEMENTS

I- La Réconciliation nationale

1– États généraux pour statuer sur les conditions et les actes devant conduire à la réconciliation nationale par la vérité, la justice et le pardon:
2– Libération immédiate de tous les prisonniers d’opinion, civils et militaires.
3– Aide au retour de tous les exilés des camps de réfugiés des pays limitrophes
4– Rapatriement des restes du Président Sylvanus Olympio déclaré «Héros National» et réhabilitation par l'organisation de funérailles nationales.
. reconnaissance et réhabilitation des martyrs
. création d’une journée nationale du pardon
. création à Lomé et dans toutes les préfectures du Togo d’un monument à la mémoire des grands hommes du pays.
5- Construction d’un «panthéon» où reposeront tous les anciens Présidents de la République togolaise, notre patrimoine commun.
6– Mise en place des structures de lutte contre la corruption avec suivi et évaluation


II- L'égalité régionale et la diaspora

7 – En vue d’élire une Assemblée constituante, établir l’égalité politique et électorale régionale: le Togo compte les 5 régions administratives connues auxquelles il faut ajouter la région de Lomé-Commune et la Région constituée par la diaspora togolaise dans le monde.
8 – Chacune des 6 Régions territoriales élira 8 représentants et la diaspora en désignera 7 à l’Assemblée constituante qui compte donc 55 membres.
9– Tout Togolais et toute Togolaise ayant atteint l’âge de la majorité, résidant ou non sur le territoire national, dès lors qu’il ou elle est dûment recensé(e), est électeur(rice) et éligible à tous les mandats politiques.


III- La Justice, les Droits Humains et la promotion de la femme togolaise. (annexe 1)

10 – Tous les crimes et délits sont du seul ressort de la justice qui doit être juste, démocratique et transparente.
11 – En vue de lui rendre ces qualités, toutes les institutions la concernant seront réformées. C’est un grand chantier à ouvrir immédiatement et à mener avec opiniâtreté.
12 – Une charte des droits humains et une charte des droits de l’enfant togolais feront partie intégrante de la Constitution togolaise (voir Charte africaine des Droits de l’Homme). Il faut s’attaquer de façon immédiate et profonde au tribalisme, au racisme, au régionalisme, à la xénophobie, à l’homophobie, au sexisme et à toute autre forme d'expression de l'exclusion.
13 – La femme togolaise est l’égale de l’homme togolais en tous domaines. Toute atteinte à son intégrité morale ou physique sera considérée comme un crime passible devant une cour d’assises.


IV- La Justice sociale et la santé publique

14- Les soins de santé ne seront plus un luxe réservé à ceux qui peuvent se faire soigner à l‘étranger. En conséquence, il faut mettre en place un système de soins de proximité dans tout le pays, réhabiliter et développer des infrastructures sanitaires, la formation des infirmiers et des médecins, créer une assurance maladie généralisée, voilà les priorités.
Une pharmacopée inadaptée et ruineuse, discrédite les fonctions cognitives, thérapeutiques des
médecines traditionnelles. Il faut revaloriser la médecine et la pharmacopée traditionnelles aux
côtés de la médecine et de la pharmacopée modernes.

Développer prioritairement la médecine préventive

Établir la liste des 40(?) médicaments et les 5(?) vaccins fondamentaux indispensables à la santé
élémentaire ; mettre au point leur fabrication sur place et en assurer le libre et égal accès pour tous;
établir la liste des 5(?) actes médicaux prioritaires(chirurgie, ophtalmologie...) pour "réparer" le
maximum possible des infirmités injustifiables au regard de la médecine moderne.
15 – Doter chaque ville d’un hôpital et de médecins en maternité, chirurgie, obstétrique, radiologie, médecine interne et biologie.
16 – Doter chaque village d’un centre de soins et de vaccinations avec la présence d’au moins 1 infirmier, 1 sage-femme et 2 aides-soignants.
17- Doter chaque hôpital et chaque centre de santé d'une pharmacie traditionnelle et d'une pharmacie moderne.
18 – Promouvoir partout l’hygiène, la contraception, la prévention des maladies sexuellement transmissibles.
19– Créer une caisse unique de sécurité sociale et une caisse unique de retraite avec obligation de cotisation pour tous, chacun selon ses revenus.


V- La Jeunesse, la citoyenneté, le sport, l'enseignement et la formation

Les programmes scolaires importés ont refoulé et détruit les mécanismes de la transmission
initiatique du savoir.
20 -- Réformer les programmes d’enseignement dans le respect de nos valeurs autochtones et pour déboucher sur l’emploi adapté aux besoins de développement du pays.
21-- Rétablir l’autorité parentale ainsi que le respect des cultures traditionnelles : la place des Anciens, la famille, l'ethnie, le conte, la palabre...
22 – Revaloriser le rôle et le salaire des enseignants ; renforcer leur formation; réhabiliter ou créer les établissements scolaires en nombre et en qualité suffisants pour assurer dans les meilleures conditions possibles l’accueil de tous les enfants togolais en âge scolaire.
23-- Construire un enseignement de masse pour scolariser tous les enfants togolais entre 6 ans et 18 ans; rétablir partout l’internat(en collège comme en lycée).
24 – Promouvoir et aider le sens de la créativité.
25 – Le sport de masse est la priorité et il prend rang dans les activités patriotiques prioritaires à l’école comme en dehors de l’école.




VI- L'énergie, les ressources minières, le numérique

26 – Lancement immédiat d’un plan de construction de centrales électriques en nombre suffisant pour la distribution de l’énergie électrique dans toutes les villes, tous les villages, tous les hameaux, tous les marchés… sur toute l’étendue du territoire national.
27 – Lancement immédiat de construction de lignes de transport d’électricité sur toute l’étendue du territoire national.
28- Retour de toutes les ressources minières, injustement bradées à l’étranger, dans le giron de l'État togolais et interdiction totale de vendre les minerais sous forme de matière première. Les Togolais doivent profiter de toutes leurs ressources et de leur transformation sur place.
29 – Lancement d’un vaste plan d’accès pour tous aux technologies modernes de communication: téléphonie et télévision sans fil, Internet à haut débit. L'économie numérique doit être valorisée et préparer à venir en complément ou en remplacement de l'économie classique vieillissante.

VII- Les Finances, la planification, l'économie

30 – Lancement de l’épargne nationale par la création d’une «caisse de dépôt et d’investissement» pour le financement des grands travaux structurants ainsi que de construction de logements «sociaux» en milieu citadin et rural.
31 – Lancement immédiat d’une caisse d’épargne populaire spéciale chargée de distribuer le micro-crédit pour les investissements individuels ou associatifs dans toutes les activités productrices de richesses tant matérielles qu'immatérielles: commerce, artisanat, agriculture, aquaculture, pêche, écotourisme, art, culture…


VIII- La Défense nationale et la sécurité intérieure

Il faut construire une armée républicaine: respect et soumission au pouvoir politique librement élu par le peuple; coupure claire entre armée et politique (un soldat n'est pas un militant pas plus qu'un officier un partisan). En contre-partie, le pouvoir politique doit à l'institution militaire:

32- Réhabilitation du métier des armes(droits, devoirs, respectabilité...). Création d’un Service National Civique obligatoire pour tous les jeunes (filles et garçons) à partir de 18 ans.
33- Revalorisation des salaires des engagés et amélioration de leurs conditions de vie (logement, habillement, retraite...)
34- Audit sur les conditions matérielles et financières de départ à la retraite des militaires, gendarmes et policiers et revalorisation des soldes et des pensions





IX- Le défi alimentaire: le développement rural, l'agriculture, la pêche, l'écologie, le développement durable
L'objectif, c'est de nourrir confortablement tous les Togolais. Les terres du Togo, son climat chaud et pluvieux...permettent cela. Mais seuls 25% des terres cultivables sont mises en valeur.

35– Lancement de l’agriculture irriguée à partir de la construction généralisée de plans d’eau, de retenues et de barrages.
36– Lancement de l’aquaculture pour diversifier l’alimentation et ainsi atteindre puis dépasser l’autosuffisance pour donc en tirer des bénéfices financiers substantiels.
37- Lancement en milieu paysan de l’économie familiale: hygiène de la mère et de l’enfant, accès généralisé et gratuit à la contraception, santé quotidienne, tenue de la comptabilité familiale, connaissance de l’équilibre alimentaire et des bases élémentaires de la nutrition…
38- Accès au changement des pratiques culturales: utilisation de la force animale, des amendements organiques, de l’irrigation; renoncement à la pratique des feux de brousse… Haute protection contre les catastrophes naturelles(sécheresse, inondations…): maîtrise de la vulnérabilité, culture du risque
39- Accès au développement de l’économie sociale solidaire: création et apprentissage de la gestion des coopératives, mutuelles, assurances, banques rurales de proximité…
40- Enseignement et développement du respect de l'environnement; pratique de l'écologie(mer, littoral, paysages ruraux); réhabilitation et protection du littoral


X- La Promotion de la culture et de l'art, du tourisme et de la communication

Il n’y a pas de prise de pouvoir politique sans prise préalable du pouvoir culturel! Dépendance et aliénation sont soeurs. La libération politique, économique, militaire du peuple togolais, la renaissance de son identité culturelle singulière ne peuvent se concrétiser que par la rupture radicale de la culture allogène dominante. Ou bien nous réussissons à conserver, ressusciter, réinterpréter, transformer notre culture ancestrale autochtone, ou bien nous disparaissons en tant que sujet autonome de l’Histoire.

41- Il est donc impératif et urgent de mettre en place une politique volontariste de protection, de modernisation, de transformation et de promotion du patrimoine culturel; valorisation des trésors passés et présents; des trésors humains vivants; de la tradition orale et du patrimoine immatériel; des sites naturels à caractère culturel; création de musées et de parcs naturels nationaux et régionaux...
42- Politique volontariste de promotion de l'écotourisme solidaire citadin et rural par la création d'itinéraires de découverte et randonnées de connaissance, de villages d’accueil touristique.
43- Vulgarisation des moyens modernes de communication et d'information: haut débit(adsl), câble, fibre optique, satellite...

XI- Le Développement de l’emploi public et privé
Dans ce pays abandonné à lui-même depuis des décennies ; dans ce pays où l'initiative est interdite à quiconque n'est pas membre encarté du parti au pouvoir...tout est à faire ou refaire.

44– Lancement de gros chantiers de génie civil(construction et/ou réhabilitation): routes, ponts, barrages, canaux, chemins de fer. Vaste programme de réhabilitation de toutes les routes existantes et de construction de routes modernes( lancement d’un vrai plan routier). Mise en place d’une réelle politique de sécurité routière.
45- Une planification de construction sera établie pour 8 ans par l’armée nationale (génie) qui encadrera tous ces travaux.
46- Réformer en profondeur la fonction publique pour plus d’efficacité et de rentabilité et pour la mettre au service du citoyen


XII- Les Travaux Publics, la reconstruction, le logement, l'urbanisme
Ici, il y a un gisement important d'emplois dans la mesure où le Togo est entièrement à construire.
Par ailleurs, le problème du foncier est un des grands leviers de la réconciliation nationale. Il faut donc le prendre à bras-le-corps.

47 –Plan de réhabilitation des vieux immeubles et anciennes constructions pour abriter bureaux, ateliers, logements sociaux…et aussi pour sauvegarder le patrimoine bâti historique
48 – Lancement d’un plan national de construction de logements villageois, cases ou maisons modulaires industrialisés avec matériaux locaux modernisés et respectant les traditions régionales de construction et de logement.
49– Maîtriser la Ville et son développement par quelques mesures simples mais efficaces: urbanisme raisonné, construction de logements populaires, mixité sociale généralisée, voirie de qualité, organisation de services d’assainissement efficace
50- Maîtriser le foncier sur l'ensemble du territoire national: délimitation précise de toutes les entités administratives(communes, cantons, préfectures, régions); vérifier et légaliser au travers d'un cadastre les limites de toutes les parcelles; établir les règles de propriétés individuelles ou communautaires; régler tous les litiges potentiels ou réels liés à la mauvaise délimitation des parcelles et à la gestion foncière chaotique des temps passés ...


XIII- La Sécurité Publique et la Décentralisation
Aujourd’hui, c'est le seul pouvoir central, c'est-à-dire le seul RPT-UNIR/AGO/UFC, qui nomme préfets, maires, délégués spéciaux et conseillers municipaux, chefs traditionnels supérieurs, de canton, de village, de quartier... Aujourd'hui, il n'existe aucune collectivité territoriale ni aucune assemblée locale élue. Dès lors, comment organiser une gouvernance de proximité ?

51 – Lancement de la décentralisation par:
. un recensement général de la population; la confection de cartes nationales d'identité numérisées et infalsifiables
. la création de communes de 10 000 habitants et plus à finances propres. Les Conseillers communaux sont élus au suffrage universel.
. la création de conseils régionaux à finances propres. Les Conseillers régionaux sont élus au suffrage universel.
. la création d’une Assemblée de Sages à côté de l’Assemblée Nationale. Les Sages sont élus par les Chefs traditionnels et religieux en leur sein.
. la création d’une vraie police du peuple(PoPe) chargée de la sécurité du citoyen

XIV- Les Relations extérieures
Dans ses relations avec le reste du monde, le Togo doit porter désormais le message de la paix et de la concorde, le message de la liberté des peuples, le message de la solidarité et du partage: tout sera mis en oeuvre afin que nos relations avec les autres s’établissent sur ces bases.

52- D’abord l’Afrique: la liquidation totale et définitive de l’héritage empoisonné (culturel, économique, politique, social, administratif…) laissé par le colonisateur implique le dépassement de la balkanisation étatique, du fractionnement politique, économique de l’Afrique. La Fédération des États d’Afrique, nourrie de l’ancestrale espérance panafricaine- celle qui avait voyagé dans les ventres des bateaux négriers, maintenu en vie les bêtes de somme noires des champs de coton du Mississippi et des Antilles, hanté toutes les nuits de Kwame N’Krumah- est aujourd’hui ( plus que jamais !) notre horizon indépassable.



Annexe 1

LA DÉMOCRATIE CONSENSUELLE
Concevoir et appliquer une nouvelle philosophie politique : la démocratie consensuelle. La démocratie consensuelle repose sur :
    1. la conquête du triangle de la souveraineté : constitution, monnaie, défense
2) le retour aux valeurs africaines ancestrales, car la reconnaissance des origines(famille, clan, ethnie...) est capitale dans la construction de l'individu et du citoyen : l'honneur de la famille, le respect des aînés, la place du clan et de l'ethnie
3) le retour du débat(la palabre, le conte...) dans des agoras de ville, village, quartier
4) la recherche du consensus avant toute décision engageant la communauté









Annexe 2




CHARTE TOGOLAISE DES DROITS HUMAINS

L’homme: valeur centrale du gouvernement de la République


Le TOGO doit être l’affaire de ses citoyens, de tous ses citoyens, et dire ses valeurs: dignité, liberté, égalité, solidarité, citoyenneté, justice. La dignité constitue la fondation. La liberté, l’égalité, la solidarité sont les trois piliers de l’édifice : alors la maison TOGO peut se construire et respirer afin que se développe la citoyenneté dans un espace de liberté, de sécurité et de justice. Voilà les six valeurs-fondements auxquelles se rattachent tous les droits qui dessinent l’identité du TOGO.
Universalité, indivisibilité, justicialité, tels sont les objectifs essentiels à atteindre.

Dignité:
Affirmer la dignité humaine; vivre(ni peine de mort, ni exécution); s’opposer à l’inacceptable; refuser la torture; refuser et combattre tous les esclavages…

Libertés:
Être libre et … vivre sa vie; se protéger de toutes les violations dues; fonder une famille; penser, croire ou ne pas croire; s’informer et s’exprimer; se réunir, s’associer; créer, chercher; apprendre; travailler et entreprendre; avoir, c’est-à-dire posséder librement; accueillir et protéger.

Égalité:
Se valoir entre êtres humains; se respecter; être égaux; être différents; protéger les enfants, les femmes et les vieillards; accepter et intégrer les blessés de la vie; refuser et combattre toutes les exclusions.

Solidarité:
Consulter les travailleurs; négocier et faire grève; accéder à l’emploi et le conserver; travailler dans des conditions justes; interdire le travail des enfants; protéger la maternité; assurer la sécurité sociale pour tous; protéger la santé; accéder aux services d’intérêt général; protéger la qualité de la vie; protéger les consommateurs.

Citoyenneté:
Élire ses représentants; être bien administrés; accéder aux documents; avoir droit à la médiation pour résoudre les conflits; se plaindre; circuler librement; être protégé au TOGO et à l’étranger.

Justice:
Accéder à la justice; être défendu; punir équitablement, une et une seule fois.

La présente Charte des droits humains inspire l'action africaine et internationale de la République togolaise.





Annexe 3



CHARTE TOGOLAISE DE L'ENVIRONNEMENT

Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé.

Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l'amélioration de l'environnement.

Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir ou, à défaut, limiter les atteintes qu'elle est susceptible de porter à l'environnement.

Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu'elle cause à l'environnement, dans les conditions définies par la loi.

Lorsque la réalisation d'un ouvrage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin d'éviter la réalisation du dommage ainsi qu'à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques encourus.

Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles prennent en compte la protection et la mise en valeur de l'environnement et les concilient avec le développement économique et social.

Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement.

L'éducation et la formation à l'environnement sont inscrites dans les programmes scolaires et doivent contribuer à l'exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.

La recherche et l'innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l'environnement.

La présente Charte de l'environnement inspire l'action africaine et internationale de la République togolaise.