vendredi 20 février 2015

LETTRE OUVERTE AUX INTELLECTUELS AFRICAINS




Chers frères et soeurs,
J'ai lu avec plaisir et avec intérêt vos réflexions sur la politique, votre vision du monde, la philosophie, l'alternance, le pouvoir... J'ai suivi vos travaux consacrés à la nécessité du  changement en Afrique. Vos travaux sont exclusivement guidés par la pensée occidentale, je veux dire « gréco-romaine ». Vous vous êtes rarement penchés sur la grande et la petite histoire de l'Afrique pour tenter d'en extraire une expérience qui pourrait servir le « monde moderne ».
Dans mon dernier livre « Afrique, introuvable démocratie », je constate, pour m'en plaindre, l'absence des intellectuels noirs dans la recherche de la meilleure forme de démocratie pour demain : comment le genre humain va-t-il mieux vivre demain avec lui-même ?
Or je constate en vous lisant et en suivant vos travaux, que vous vous êtes sûrement penché sur ce questionnement.
Je ne suis pas un intellectuel (ni philosophe, ni sociologue...etc.), mais juste un homme politique tourné vers l'action (le social, l'économique, l'environnemental...). Pour fonder et soutenir cette action, j'ai besoin de la réflexion menée par des hommes et des femmes comme vous.
En particulier, je m'interroge sur la nature de la démocratie à instaurer en Afrique, qui soit conforme à nos civilisations et à nos cultures.
Par ailleurs, pour l'avoir pratiquée en France à un très haut niveau et pendant plus de 30 ans, je dis que la démocratie occidentale n'a aucun mystère pour moi : je connais ses qualités et son efficacité, mais je connais aussi ses limites. Cela me permet aujourd'hui d'affirmer qu'elle est presque totalement inadaptée à la vision africaine du monde et que c'est le rôle des intellectuels africains de nous montrer les fondements et le chemin de cette démocratie africaine.
Chers frères et soeurs, il y a bien longtemps que cette question me trotte dans la tête et c'est pourquoi à l'aube du 21e siècle, j'ai interrogé quelques grands Africains dont Aimé CÉSAIRE et Nelson Madiba MANDELA avant leur mort.
Ils m'ont donné une lampe-torche afin que, comme me disait le Moro Naaba, dans la totale obscurité de ce monde, « je cherche et trouve un Homme », n'êtes-vous pas cet homme...
Je me permets donc de vous soumettre mon questionnement, en espérant que grâce à votre propre réflexion, vous m'indiquerez une voie vers la démocratie africaine que nous pourrions construire ensemble puis suivre pour le Togo dès le changement intervenu.

Lorsque dans mes discours je parle d'alternative et non d'alternance, c'est à ce projet que je songe...

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