Le combat
pour les indépendances des pays africains bat son plein en ces
années 1960 et certains États ont déjà atteint leur souveraineté.
Je suis en classe de 1ère au Collège Saint Joseph de Lomé en 1963.
Quatre évènements marquent cette année-là, qui se révéleront
d'une importance planétaire quelques années plus tard :
l'assassinat de Sylvanus Olympio, premier Président élu de la jeune
République togolaise ; l'assassinat du Président J.F.
Kennedy ; l'assassinat de M.L. King ; N. Mandela est jeté
en prison par les tenants de l'apartheid sur notre propre continent.
Ce dernier
événement, plus que tous les autres, marquera profondément les
esprits des jeunes Africains que nous sommes. Les protestations
s'organisent partout sur le continent pour la libération de Madiba,
en vain.
Nelson
Mandela restera 27 ans dans les geôles de l'apartheid ! En
1990, à la suite de sa libération, il se rendra à Paris à
l'invitation du Président Mitterrand ; je suis invité à venir
le saluer, par Laurent Fabius, alors Président de l'Assemblée
nationale. Malgré la simplicité de l'homme, je suis tétanisé
devant celui qui est pour moi plus qu'une idole : un véritable
monument de l'Histoire de l'Afrique, le symbole vivant du combat pour
la liberté de l'Homme !
Désormais,
Mandela est tellement immense que lorsqu'il éternue, c'est la
planète entière qui s'enrhume.
Il nous
laisse, à nous Africains, à tous les opprimés du monde, un immense
héritage de dignité, de combativité, de capacité de pardon, de
tolérance... Il a rénové une des valeurs essentiels des
civilisations africaines : le dialogue, « la palabre »,
en lieu et place de la force, de la violence exercées contre toutes
les minorités.
Je fais le
vœu que tous les Africains, dirigeants et citoyens, s'inspirent
profondément de cet héritage pour guider notre continent vers la
paix, la démocratie et le développement. Rien ne justifie la guerre
qui sévit partout en Afrique : ni la volonté de puissance, ni
le désir fou d'enrichissement...
Madiba, de
là où tu es désormais, inspire-nous et guide-nous.
Kofi
Yamgnane
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire