L'Assemblée
nationale togolaise a voté mardi 19 février 2013 une loi permettant
à un organe de régulation, la Haute Autorité de l'Audiovisuel et
de la Communication (HAAC), dont les 9 membres sont nommés par le
pouvoir, de sanctionner les médias sans procédure judiciaire en cas
«d'infraction»: elle peut désormais "suspendre
provisoirement" un média ou lui "retirer définitivement
son autorisation d'exploitation" sans saisir la justice au
préalable!
Il
faut entendre par «infraction» tout article ou toute prise de
position par un média, un tant soit peu critique vis-à-vis du
pouvoir.
Tout
est ainsi au Togo:
- pour la vitrine internationale, les droits de l'homme sont respectés puisque le Togo a créé une Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH), mais en réalité c'est chaque jour qu'ils sont bafoués dans l'impunité la plus totale;
- pour la vitrine internationale, il existe un appareil judiciaire, mais en réalité, toute la justice et ses organismes divers sont sous le contrôle exclusif du gouvernement.
C'est
cette face cachée du régime togolais qui régit au quotidien la vie
des Togolais et qui règle le sort d'éventuels opposants.
Par
exemple, on est en droit de se poser la question du maintien et même
de la promotion d'officiers supérieurs de l'armée ou de la
gendarmerie, reconnus coupables de crimes de sang, nominativement
désignés par l'ONU et dont les identités sont données en clair
dans son rapport de 2005 concernant l'assassinat de centaines de
Togolais...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire