Braquage
à Guérin-Kouka : 4 personnes grièvement blessées, dont un
enfant.
En
septembre 2014, l'Administration togolaise de la Justice m'oblige à
faire 4 allers-retours Lomé-Bassar en 3 jours successifs pour la
mise en conformité de mon acte de naissance.
Le
3e jour, sortant de la Cour d'Appel de Lomé vers 16:00 heures, je
décide de prendre la route pour Bassar. Très inquiets, mes amis me
le déconseillent vivement : « ...ne sais-tu pas que le
phénomène d’insécurité est très prégnant sur tout le
territoire togolais ? Au large de Notsé, il y a des coupeurs de
routes et tu n'arriveras jamais à Bassar...N'y va pas. C'est vivant
que le Togo a besoin de toi, pas mort... »
Je
décide de partir, mais je prendrai vite conscience de mon imprudence
à mes dépens : il n'y a pas que Notsé qui est concerné !
Depuis des années, il ne se passe pas une semaine sans que ma
région natale n’enregistre ces actes de grand banditisme indignes
d'un pays gouverné ! Ainsi ce mois de septembre 2014 a marqué
durablement ma vie. En effet reparti pour Lomé en milieu
d'après-midi, je n'étais même pas encore arrivé à Malfakassa
quand j'apprends par téléphone qu'un braquage venait d'avoir lieu
juste à la sortie de Bassar vers Sokodé, perpétré par un
lieutenant des FAT, coutumier de trafics de carburants frelatés !
C'est lui-même qui aurait abattu d'une rafale de mitraillette le
Commandant de la Brigade de gendarmerie placé sous ses ordres et
appelé sur les lieux par des témoins. Je crois rêver !
C'est
exact, les scènes se déroulent souvent sur les axes
Dimori-Bitchabé, Bitchabé-Bangéli, Bangéli-Kabou, Kabou-Danpken,
Tankpa-Bassar, Bassar-Sokodé. Des individus lourdement armés et
sans état d’âme tirent sur les véhicules de transport et leurs
passagers. Cette fois-ci, le drame a eu lieu au droit du village de
Nawaré, entre Kouka et Kabou : 4 blessés graves par balles,
dont une fillette de 6 ans. Les assassins étaient lourdement armés
avec des fusils d'assaut, des armes de guerre. D'où les
tiennent-ils ?
Fort
d'un effectif de près de 15 000 hommes aujourd’hui, auxquels il
faut ajouter les gendarmes, les policiers, les douaniers...etc, avec
une montée régulière des dépenses militaires, avec un ratio de 1
militaire pour 250 habitants environ, le Togo est le pays le plus
militarisé du monde ! À quoi sert une telle pléthore d'hommes
en tenue ? Comment expliquer qu'une telle armada ne soit pas
capable d'assurer la sécurité de 6 millions de Togolais répartis
sur un territoire à peine grand comme une Région de France ?
Tous
les Togolais se posent ces questions mais moi je les pose à Monsieur
Faure Essozimna Gnassingbé, président de la République, Chef de
l'État togolais et Chef suprême des Armées : ne pensez-vous
pas déraisonnable et ridicule de réunir à Lomé un Sommet de l'UA
pour prétendument sécuriser les océans alors que votre pays et ses
habitants tombent tous les jours sous les balles de malfrats ?
Vos
préfets de Bassar et de Dankpen sont des colonels des FAT. On eût
pu espérer que ces 2 hauts dignitaires de l'armée nationale
assurassent, mieux que quiconque, la sécurité des citoyens placés
sous leur autorité. Mais non, ce n'est pas le cas et c'est même le
contraire : nos 2 acolytes ne cessent de bomber le torse et
montrer leurs biceps uniquement pour terroriser mes frères paysans.
En
particulier, celui de Dankpen est allé jusqu'à les obliger à
laisser détruire leurs récoltes par les troupeaux transhumants des
peuls et se créer un cheptel de plusieurs troupeaux grâce aux
bêtes de ces derniers, gracieusement laissées pour « services
rendus » ! De plus, ce colonel-préfet s'est rendu
« célèbre » pour de multiples atteintes aux droits de
l'Homme :
- en avril 2006, il a été dénoncé par Amnesty International pour des violences inhumaines sur le compatriote Komi Tabini et et ses 5 malheureux compagnons,
- le colonel-préfet Dadja Manganawè est un spécialiste réputé en matière électorale : gonflement du fichier électoral, achat de conscience des électeurs, intimidation des militants de l’opposition, arrestation et détention arbitraires, bourrage des urnes, expulsion des délégués de l’opposition des bureaux de vote, falsification des procès-verbaux et j’en passe.
- le colonel-préfet Dadja Manganawè s'est rendu coupable de faux, faux en écriture, usage de faux, faux témoignage... en accusant le député Targone de mille maux : « ...trouble à l’ordre public, violences volontaires, complicité de violences volontaires, homicide volontaire, complicité d’homicide volontaire, destructions volontaires par incendie, complicité de destructions volontaires par incendie, vol qualifié et complicité de vol qualifié... »
- le colonel-préfet Dadja Manganawè s'est autoproclamé « procureur » pour juger et condamner ses sujets comme bon lui semble et ce n'est pas les juges Adjéwoda, Toké, Troitre et autres qui me démentiront...ils ont payé pour le savoir, chacun à sa manière !
- le colonel-préfet Dadja Manganawè, usant de sa brutale autorité, a aussi tenté d'entrainer dans sa folie terroriste, différents Commandants de Brigade de la gendarmerie pour terroriser des villages entiers : Nabouré, Kidjaboune, Katchamba, Nawaré, Kourkpong et surtout Nandouta… réputés acquis à l’opposition.
- en un mot comme en mille, nommé là en 2001, le capitaine Dadja Manganawè se révèle très vite en tortionnaire : usage disproportionné de la force, mépris absolu des hommes et de leurs coutumes et mépris absolu des lois de la République.
- à Kouka, il est à la fois militaire, administrateur, juge et flic : un monarqueabsolu! Il est sur tous les fronts : il exploite du bois, gère la caisse de lapréfecture, pêche illégalement dans les zones interdites par les coutumeslocales, extorque les biens des populations pour qui il est rapidement perçucomme un véritable symbole de la peur et du ressentiment.
- très corrompu et très obscur, il traite avec les personnes les plus controversées et les bandits notoires de la préfecture
Comment
pouvez-vous, Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, président de la
République, laisser chez nous depuis autant d'années des préfets
aussi inefficaces que nuisibles ? Jusqu'à quand comptez-vous
les maintenir en poste ? Jusqu'à la révolte violente de
populations qui n'en peuvent plus ?
Monsieur
Essozimna Faure Gnassingbé, président de la République, mettez un
terme à la grande souffrance de mes parents...ils vous en sauront
gré.
Kofi
Yamgnane
Président
de Sursaut
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