dimanche 26 juin 2011

Lomé : grands travaux, petits effets.

Depuis le début de l’année 2011, la capitale du Togo est en proie à d’énormes difficultés de circulation, dues à un gigantesque programme de grands travaux d’infrastructures, ouverts sans grande réflexion ! Les grands axes routiers sont perforés tous en même temps par de profondes tranchées et sont donc interdits à la circulation automobile, aux transports publics, aux motos taxis… Des déviations de fortune ont pris d’assaut les petites voies tantôt poussiéreuses, tantôt boueuses,  bouchant complètement les horizons  et rendant l’atmosphère totalement irrespirable.
Le scandale d’une telle ébauche de travaux se situe dans leur finalité même : en effet, à quoi  peuvent bien servir  ces tranchées, puisqu’elles ne transporteront ni les eaux pluviales, ni les eaux usées vers une quelconque station d’épuration ? De fait, la ville de Lomé qui compte plus de 1.5 million d’habitants ne possède aucune station d’épuration : un vrai scandale en matière d’assainissement, d’environnement, de développement durable et d’hygiène. Dès qu’arriveront les grandes pluies, Lomé sera plus inondée que jamais ; les eaux infiltrées dégraderont très vite des chaussées posées à même le sol, sans fondation et sans drainage ! De même on aurait pu utiliser ces tranchées pour effacer les réseaux aériens (électricité, téléphone…) qui tissent au-dessus de la ville une invraisemblable toile d’araignée de fils, soutenus par des centaines de milliers de poteaux qui encombrent autant les rues que les trottoirs !
Si le gouvernement et ses ministres avaient pris soin, un tant soit peu,  de consulter ou de réfléchir par eux-mêmes, ils auraient su que des travaux de cette nature ne peuvent pas être entrepris sans la construction préalable d’une station d’épuration pour recevoir, traiter et assainir les eaux récoltées, quartier par quartier, rue par rue, d’année en année…Tels qu’entrepris aujourd’hui, ces travaux constituent un gigantesque gâchis d’argent et provoquent une paralysie totalement inutile de l’économie de la capitale.
Mais je ne suis pas naïf et donc je sais que cet argent n’est pas perdu pour tout le monde : ces travaux cachent les rétro commissions et autres bakchichs partagés entre les entrepreneurs « amis», les membres du gouvernement RPT/AGO et les barons respectifs!
 Pauvre Togo !
                                                                                                                               Fait à Lomé, le 28 mars 2011

                                                                                                                                Kofi Yamgnane
                                                                                                                                Président de SURSAUT TOGO
 

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