Le
Procureur de la République près le Tribunal de première instance
de Dapaong, M. Abdoul Raouf Bagnah (lui-même fils de la région!),
aidé du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité
sociale, M. Hamadou Yacoubou Koumadjo, rejette la version fournie par
la famille de la victime aux médias et faisant état d’un décès
«consécutif à des coups reçus dans l’abdomen, au bas-ventre et
sur la tête par Douti Sinalengue de la part des éléments des
forces de sécurité le jour des événements à Dapaong» et tient à
faire la mise au point suivante. « Il ressort des premiers
éléments recueillis que tout comme ses camarades, l’élève Douti
Sinalengue avait pris part aux mouvements de rue enregistrés dans la
journée du lundi 15 avril dans la ville de Dapaong. Aux environs de
19 heures, il a été reçu en consultation à la clinique Saint-Luc
de Dapaong où il s’était plaint de fatigue générale. Après
examen et soins par un infirmier d’État, il a regagné le domicile
parental le même jour. Toutefois dans la nuit, il s’est plaint
également de douleurs abdominales. Le mardi 16 avril, il fut alors à
nouveau évacué par ses parents au CHR de la ville pour une
meilleure prise en charge où il est reçu aux environs de 13 heures
», dit le juge qui ajoute: «ce jeune élève de 1ere A4 fut examiné
au CHR de Dapaong par un chirurgien qui a décidé, après un rapide
bilan, d’une intervention dans la même nuit. C’est en fin
d’intervention que le patient a rendu l’âme sans pouvoir être
réanimé. Il est formellement établi, selon les conclusions du
médecin, que l’intéressé ne portait pas de traces quelconques de
coups. Il s’agissait plutôt d’une contusion de l’abdomen ayant
entraîné une péritonite aigüe généralisée par perforation de
l’intestin grêle», dit sans sourciller, le Procureur. Alors que
dans un procès-verbal dressé par la police, l'infirmier d’État
qui a admis l’élève à la clinique Saint-Luc de Dapaong rapporte
pourtant que le patient avait une « blessure au front » suite aux
échauffourées du 15 avril...
Pendant
le même temps, le Premier ministre Arthème Séléagodji
Ahoomey-Zunu à la radio RFI, affirme: «C’est une grosse bavure
que nous sommes en train d’examiner, nous n’avons pas compris
pourquoi il n’y a d’abord pas eu des tirs de sommation par gaz
lacrymogènes et ensuite pourquoi il y a eu un tir tendu qui a touché
un élève ».
Devant
un tel cafouillis des hautes instances de la «démocratie apaisée»
de la République togolaise, deux questions me viennent à l'esprit:
- Le Togo est-il vraiment gouverné et par qui?
- Pourquoi le Procureur de la République, M. Abdoul Raouf Bagnah, aidé de son ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, M. Hamadou Yacoubou Koumadjo, dépêché sur place, n'affirme-t-il pas que le lycéen Douti Sinalengue s'est SUICIDÉ purement et simplement dans le but de soutenir le Petit Timonier, fils de son père?
Quelle
honte sur notre pays!
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