1/-
Que doit ou peut faire le gouvernement togolais pour hâter/inciter
la diaspora togolaise à davantage investir dans l'économie
togolaise?
Kofi
Yamgnane(K.Y.) : Le tout premier geste à faire par le
gouvernement togolais, c'est de reconnaître comme citoyens à part
entière les Togolais de l'extérieur : droit de vote et droit
d'éligibilité. De toute l'Afrique, le Togo est le seul pays dont
certains citoyens, parce qu'ils vivent à l'étranger(par obligation
ou par choix), n'ont aucun droit politique.
2/-
Très concrètement, d'un point de vue législatif et administratif
(lourdeurs administratives), quelles mesures peuvent prendre les
autorités togolaises pour s'attirer les faveurs financières de ces
Togolais de cette diaspora riche et diversifiée?
Kofi
Yamgnane(K.Y.) : Du seul point de vue théorique, le Togo
dispose de l'arsenal législatif et administratif nécessaire et
suffisant pour attirer tous les investisseurs du monde. Donc le
problème n'est pas là. Le problème, c'est la corruption qui
gangrène notre pays : aucun investisseur ne peut avoir raison
face à l'administration et donc ne bénéficie d'aucune protection
juridique, cela est peu propice au désir d'investissement ; si
le budget de notre pays n'est exécuté qu'à hauteur de 20% à 50%
selon les secteurs, c'est bien parce que ministres et fonctionnaires
d'autorité attendent leur bakchich avant tout engagement ; les
services des douanes, de police, de gendarmerie...etc, sont des purs
repoussoirs à investisseurs...
Que
le gouvernement mette fin à tout cela et non seulement la diaspora,
mais aussi d'autres investisseurs viendront au Togo comme ils sont au
Ghana et au Botswana, par exemple.
3/-
En tant que membre de cette diaspora ou spécialiste des questions
économiques, à vos yeux, vers quels secteurs prioritaires porteurs
de croissance doit se tourner cette diaspora, si elle veut investir
au Togo?
Kofi
Yamgnane(K.Y.) : Lorsque l'ensemble des obstacles présentés
ci-dessus sera levé, la diaspora connaît les priorités de notre
pays : d'abord l'agriculture et l'agroalimentaire afin que plus
aucun Togolais ne meure de faim ; ensuite l'économie numérique
qui est le secteur d'avenir dans l'économie mondiale de demain et où
le Togo se doit d'être présent. Voilà, pour moi, les 2 secteurs
prioritaires porteurs de croissance.
Propos
recueillis par Edem Gagbadekou
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