Dans
toutes les ethnies du Togo, le passage de l'adolescence à l'âge
adulte se fait par l'intermédiaire d'une initiation. En pays kabyè,
c'est dans la lutte appelée Evala que se fait cette initiation. Il
s'agit donc d'un jeu traditionnel et culturel. La victoire d'un camp
est traditionnellement la victoire symbolique de l'ensemble du canton
dont est originaire l'équipe « gagnante ».
Mais
l'arrivée au pouvoir politique suprême d'un Kabyè, intervenu à la
suite du coup d'état du 13 janvier 1963, a transformé cette
tradition en un véritable concours de recrutement des jeunes gens
pour l'armée. Ce qui était un jeu est devenu une joute violente où
tous les coups sont permis...un concours sans merci !
Les
premiers à le savoir furent les membres du clan du canton de Pya
dont sont originaires le général-président et son héritier de
fils qui ont délibérément utilisé cette lutte pour créer une
armée ethnique en y recrutant les militaires de l'armée, de la
gendarmerie, de la police ainsi que les douaniers...Tous les corps
habillés !
Dès
lors la fraude, la tricherie et l'injustice, consubstantielles au
pouvoir RPT-UNIR, se sont installées en pays kabyè, plus
précisément dans le canton de Pya, passé maître ès-fraudeur.
Désormais c'est une cérémonie à laquelle tous les « cadres »
civils et militaires que compte le pays kabyè sont convoqués et
priés d'assister: tous les véhicules de l'État sont réquisitionnés
et mis à leur disposition pour la circonstance. Il faut voir alors
les embouteillages et les accidents de la circulation sur la route
Lomé-Kara ! Quant au Chef de l'État, lui-même originaire de
Pya, il se déplace en avion, bien sûr, toujours aux frais du
contribuable togolais !
À
l'occasion de la cérémonie de 2017, la découverte de la fraude
organisée par Pya (équipe Akéï-Lao-Kioudè-Tchamdè) a provoqué
la fuite du Chef de l'État. En effet le clan présidentiel a recruté
un « Goliath-mercenaire » pour pouvoir venir à bout de
tous les autres lutteurs lors des éliminatoires. Mais en finale,
l'équipe Kadjika-Awidina-Pittah, adversaire de Pya, découvre le
pot-aux-roses et dénonce la fraude en envahissant le terrain de
lutte, ce qui déclenche le départ précipité du Président de la
République pétri de honte. Le
repas habituellement prévu chez le prince, fait de la chair des
nombreux chiens abattus pour la circonstance et arrosé de mètres
cubes de tchoukoutou, a dû être amer, très amer...Le prince en
a-t-il au moins éprouvé des remords ?
J'en
doute car dans ce pays où la fraude a atteint les sommets, en
particulier lors des divers scrutins électoraux, comment croire que
la lutte des Evalas pouvait y échapper ? Dans ce pays où tous
les champs de la société sont touchés par la fraude, le vol et la
corruption et où le pouvoir politique et ses affidés détournent
jusqu'à 86% du PIB, comment peut-on imaginer une cérémonie
propre ?
Même
si tous les médias « officiels » convoqués à coup de
millions de CFA pour couvrir « l'événement » in
extenso ont soigneusement « oblitéré l'incident »,
comme disent les Togolais, des témoins ont parlé !
Excellence
Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, vous pouvez continuer votre
fuite en avant, vous serez rattrapé par l'HISTOIRE, car personne ne
peut se moquer d'elle impunément : ni Staline, ni Mao, ni
Ceucescou, ni Kim Il Sung, ni Ben Ali, ni Moubarak, ni...vous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire