mercredi 21 septembre 2011

AGRICULTURE TOGOLAISE : LE VRAI VISAGE

Le TOGO est l’un des pays africains les mieux pourvus en terres cultivables (source : Nations Unies / UNEP - 2008)…
Malheureusement seuls 25% des terres cultivables sont mises en valeur actuellement.
De plus, les paysans togolais sont abandonnés à eux-mêmes depuis plus de 40 ans: maintenus dans un analphabétisme dégradant, mal soignés, sans aucune protection sociale, privés d'énergie électrique, d'eau potable, de routes, de dispensaires, d'assainissement... Ils sont, de surcroît surexploités: ni les cultures vivrières, ni les cultures industrielles ne leur sont payées, ni au juste prix, ni dans les délais. C’est la raison pour laquelle le Togo ne produit plus que marginalement le coton, le cacao ou le café !
A l’indépendance, le Togo comptait 1.5 million d’habitants. Les paysans travaillaient au coupe-coupe et à la daba. Aujourd’hui, ils utilisent toujours ces mêmes outils pour nourrir 6 millions d’âmes ! L’incurie du pouvoir RPT a conduit à l’abandon presque total de la culture du mil et du sorgho, pourtant plus efficaces que le maïs sur le plan nutritionnel,  et généralisé celle du maïs plus consommatrice d’eau, sans pour autant mettre en place les moyens nécessaires à une agriculture irriguée : plans d’eau, retenues,  barrages …
Pour nourrir l’ensemble de la population et pouvoir ensuite vendre les excédents, encore faudrait-il d’abord moderniser l’agriculture ! Mais comment le faire avec un monde paysan totalement analphabète, obligé de « se saigner aux 4 veines » pour acheter un engrais surévalué et pour payer “l'écolage” des enfants ? Les paysans togolais ne peuvent compter sur aucun “filet de sécurité” en cas de catastrophe naturelle et notamment en cas d'inondation ou de sécheresse...
C’est le constat affligeant qui  nous a conduits à faire les propositions suivantes, afin de relever le défi alimentaire en 10 ans :
Une des principales préoccupations de notre engagement est d’assurer dans les meilleurs délais l’autosuffisance alimentaire sur tout le territoire national.
En matière d’agriculture, d’abord
L’objectif en vue est d’augmenter chaque année les surfaces cultivées de 10% par le débroussaillage, le dessouchage puis la mise en valeur : en 10 ans, les surfaces mises en valeur passent de 25% à 65%, avec :
- Création de coopératives (stockage des graines, des intrants et des productions ; mécanisation privilégiant un matériel léger, type motoculteur et traction animale, qui protège la main d’œuvre, économise les sols et se montrent peu gourmands en énergie.
- Mise en place et promotion de l'agriculture irriguée : nécessité de construire des plans d'eau, barrages, retenues, canaux...
- Rajeunissement des plantations de cultures d’exportation (café,  cacao)
- Renforcement des cultures vivrières afin de couvrir les besoins nationaux (arachide, sucre, riz, maïs, sorgho, mil, igname, fonio, tomate)
- Promotion de variétés nouvelles de cultures vivrières et industrielles
- Développement  des  filières «bio»: coton, café, cacao, sucre (avec labels d’éco certification)
- Arrêt de la pratique des feux de brousse

En matière d’élevage, ensuite

Objectif : Constitution d’un cheptel permettant de couvrir les besoins de la population en volailles, viande, œufs et lait
- Création d’un service vétérinaire central, doté d’un centre de recherche, et de centres régionaux dans chaque zone d’élevage
- Construction de centres d’abattage conformes aux normes internationales

Dans le domaine de la sylviculture, aussi

Objectif : Reconstitution d’une forêt dense de 5000 km2 en 10 ans.
On commencera la plantation à partir du nord du pays afin d'atténuer le plus rapidement possible les effets de la désertification  puis de stopper la progression du désert.

En matière de pêche, enfin

Réhabilitation du port de pêche de Lomé
Renforcement et modernisation de la flottille
Création d’une criée de vente, d’une industrie de conditionnement, d’un réseau de distribution de produits frais couvrant l’ensemble du pays
Introduction de l’aquaculture
Introduction de l'industrie agroalimentaire pour la transformation des produits de la pêche et de l'aquaculture
Parallèlement, il faut éradiquer l’analphabétisme, voilà la priorité. Ne pas savoir lire, ne pas savoir écrire au XXIème siècle ne sont plus concevables, c’est se couper du reste du monde, c’est renoncer à la communication avec les autres (commerce, culture, tourisme...) En ce sens, l’alphabétisation généralisée est le passage obligé pour l’accès au début du développement:
·         accès à l’économie familiale: hygiène de la mère et de l’enfant, accès généralisé et gratuit à la contraception, santé quotidienne, tenue de la comptabilité familiale, connaissance de l’équilibre alimentaire et des bases élémentaires de la nutrition…
·         accès au changement des pratiques culturales: utilisation de la force animale, des amendements organiques, de l’irrigation; renoncement volontaire à la pratique des feux de brousse…
Mais avant même de lancer ce grand projet, il faut résoudre préalablement le très   grave problème artificiellement créé par le RPT dans le domaine foncier : l’expropriation mafieuse des paysans de leurs terres par les « barons » du parti unique pour leur enrichissement personnel ainsi que l’occupation de force et donc illégale de territoires entiers par une colonisation de peuplement forcenée menée par les Kabyés devenus trop nombreux sur leurs montagnes devenues trop exigües…
Eyadema a laissé en héritage quelques bombes à retardement, et si son successeur ne se montre pas capable de désamorcer avec justice et équité la bombe que constitue le problème foncier, c’est celle-ci qui va l’exploser en plein vol…



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